Par Sandra Chenu Godefroy

*** Remerciements: GND Rameau du Groupe National d’Intervention Cynophile & GND Hubert du PSIG de Rambouillet

14 mai 2012 – En Europe, belges, allemands et suisses lont intégré le saint Huber à leurs équipes cynophiles de recherche. Aux Etats-Unis il est le seul chien dont le flair peut avoir force de preuve en justice. Avec 75% de muqueuse olfactive de plus que ses congénères canins, le Saint-Hubert est doté de capacités exceptionnelles qui ont conduit le Centre National d’Instruction Canine de la Gendarmerie (CNICG) à s’intéresser dès 2003 à son intégration en tant que chien de recherche de personnes au sein des unités cynophiles de la Gendarmerie.


Crédit photo : Entraînement de l’équipe cynophile à proximité d’un centre commercial, Sandra Chenu Godefroy, Rambouillet, mars 2012


C’est auprès de ses homologues suisses, utilisant des Saint-Hubert depuis 15 ans déjà que le CNICG est allé chercher des informations sur l’adéquation de cette race aux impératifs de la Gendarmerie. Un RETEX on ne peut plus bienvenu quand on découvre la personnalité de ce chien: son caractère social ne lui permet de s’épanouir qu’au sein d’un cercle familial et non d’un chenil, et son opiniâtreté, facteur déterminant dans la  recherche… fait que le chien ne supporte pas l’éducation à la dure!

Les techniques de dressage du chien ont donc dû être adaptées lors de la première session de formation de Saint-Hubert en 2009. La formation initiale, en 14 semaines, se déroule au CNICG dans une atmosphère ludique pour le chien: quelque soit l’atelier, il recherche toujours une odeur humaine, et une fois qu’il a trouvé l’humain il obtient sa récompense. C’est cette spécialisation à ne chercher que l’odeur de l’homme qui fera ensuite le succès du Saint-Hubert parfois jusqu’à 14 jours après une disparition. Une formation complète des chiens, mais aussi des maîtres, car le conducteur doit savoir prélever l’odeur à chercher et « lire » les réactions de son chien.

Le chien sera pleinement opérationnel en deux ans après avoir passé trois niveaux de formation validés par des tests de pistage de difficulté croissante. Pour continuer à progresser ensuite, les maîtres chiens de Saint-Hubert (ils sont 7 sur l’ensemble du territoire français) se retrouvent trimestriellement pour s’entraîner ensemble et échanger sur les spécificités de leurs chiens.

Même si le Saint-Hubert est encore « en phase d’observation et de test en gendarmerie », les nombreuses demande d’intervention pour chacun des Saint-Hubert (environ 90 par chien et par an), ainsi que les demandes de plusieurs groupes cynophiles régionaux pour travailler avec cette race prouvent si il le fallait que les contraintes générées par ces chiens aussi sensibles que déterminés sont largement compensées par leurs excellents résultats.