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Avant l’ouverture d’Euronaval : quelques données et paradoxes maritimes.

Cette édition 2014 qui se tient du 27 au 31 octobre est marquée par une série de paradoxes. Elle se tient dans un moment difficile pour la marine française, mobilisée par les opérations en Irak (frégate antiaérienne Jean Bart dans le Golfe et une autre en Méditerranée orientale), en mer Noire (crise ukrainienne) tout en restant engagée dans l’ouest de l’Afrique, qui n’a jamais été aussi fragile.

Bref, elle dépasse et de loin le nombre de crises que son nouveau format lui permet de traiter.

Nulle part, la marine ne manque de missions, mais le nombre de bateaux continue à baisser, sans être compensé par des capacités équivalentes. En 2015, la marine perd le TCD Siroco, et n’aura pas son quatrième bâtiment de projection et de commandement (BPC, annulé dans les restrictions budgétaires). L’an prochain, le pétrolier Meuse est aussi retiré du service, avec aussi trois patrouilleurs. La marine a aussi une perte de capacité momentanée après l’incendie sur la frégate de surveillance Nivôse du 29 au 30 septembre. Résultat, elle a dû, pour l’instant, se retirer de l’opération Atalante de lutte contre la piraterie en océan Indien.

Les seuls points de progrès sont le lancement du programme de rétrofit des avions de patrouille maritime Atlantique, et l’arrivée de la capacité de missile de croisière Scalp Naval sur les frégates multimissions (FREMM), qui va révolutionner la géostratégie française, et conférer à une simple frégate une capacité de dissuasion conventionnelles.

Ailleurs, les marines investissent. La Russie est revenue sur et sous les mers en seulement quelques années, tandis que la Chine construit à tour de bras. Le Brésil aura bientôt une force sous-marine moderne, et l’Egypte redécouvre qu’elle est bordée d’eau salée sur la moitié de ses frontières. Cela contribue à l’essor des corvettes Gowind de DCNS, qui ont trouvé là un marché de premier plan, avant, peut-être, de changer d’échelle encore. La France a aussi de belles perspectives en Arabie Saoudite, pour moderniser la composante frégates de la marine locale, ou encore au Liban, où CMN devrait vendre des corvettes armées.

Au niveau des offres de produits, peu de nouveautés sont prévues sur ce salon, on peut néanmoins noter la montée en puissance de la simulation, pour compenser des jours de mer dont le prix, avec la technologie, a augmenté. A Toulon, la force d’action navale a ainsi investi ce domaine avec des produits fournis par ECA ou DCNS.

Euronaval 2014 est aussi le premier où le groupe Airbus ne sera pas présent, sauf à travers une filiale allemande et MBDA. Comme tous les groupes, l’industriel européen a dû faire des choix, et la multiplication des salons et séminaires, aux quatre coins du monde, ne les facilite pas.