Crédits photos © Quentin Michaud 

La suite de notre reportage au sein des Forces Françaises à Djibouti (FFDJ).

Unité au format resserré, le Détachement de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (DETALAT) basé à Djibouti remplit une mission cruciale pour la projection des forces françaises dans la Corne de l’Afrique. A leur tête, le lieutenant-colonel Moreau de Bellaing explique que le DETALAT comporte : « un peu moins de 70 militaires, ce format évoluant quelque peu selon les relèves ». Implanté sur la base aérienne 188 et rattaché organiquement au 5e RIAOM, le DETALAT représente 3,5% des FFDJ (Forces françaises stationnées à Djibouti) assurant « une posture opérationnelle permanente ». Il est constitué de 4 hélicoptères Puma et de 2 Gazelle HOT qui ont accumulé, depuis 1972, 90 000 heures de vol.

Djibouti constitue un espace privilégié pour le vol d’entraînement tactique en milieu désertique. Les nuits sont très sombres à Djibouti, des conditions rêvées pour des vols sous jumelles de vision nocturne. « Durant l’opération Harmattan en Libye, 95% des frappes ont été réalisées par nuit noire », note le lieutenant-colonel Moreau de Bellaing. Il est donc essentiel pour les pilotes de Puma et de Gazelle de s’exercer au vol nocturne. Le DETALAT s’entraîne régulièrement avec les militaires du 5e RIAOM et les aviateurs de l’escadron de chasse 1/88 Corse dans le cadre d’exercices interarmes et interarmées visant à se préparer à des missions de présence et d’appui au sol (« show of presence », «  show of force » et « close air support »). En 50 minutes, les hélicoptères français couvrent l’ensemble du territoire djiboutien.

Les missions sont nombreuses pour les militaires de l’ALAT. Ces derniers ont réalisé 2 500 évacuation sanitaires au cours de ces 42 dernières années. « Ces évacuations ont toujours été très importantes, mais nous en effectuons moins depuis quatre ans date du départ de la 13ème DBLE », souligne le lieutenant-colonel Moreau de Bellaing. Les missions EVASAN et SAR sont partagées pour moitié avec les hélicoptéristes de l’armée de l’air. Par ailleurs, deux Puma ont été déployés cette année dans le cadre de l’opération Sangaris, en Centrafrique. «Nous allons bientôt récupérer le Puma qui est encore sur place », précise le Commandant.

Les engagements des Gazelle peuvent être très différents. Cela peut aller de la reconnaissance d’objectifs, d’attaque, de destruction jour, d’aide au commandement, d’appui feu avec un tireur d’élite embarqué ou encore de missions photos. Quant aux hélicoptères de manœuvres tels que les Puma, ils effectuent du transport tactique et de l’appui logistique. Ils peuvent plus ponctuellement aérotransporter en soute des mortiers de 120 mm avec une équipe capable de les mettre en œuvre en quelques minutes (RAID ART), une technique élaborée par le 35e RAP et le 5e RHC. Les Puma peuvent être mis en configuration de « Puma pirate » avec un canon de 20 mm, comme cela a été le cas en Centrafrique. Enfin, ils peuvent produire un appui aux Forces Spéciales avec lesquelles ils s’entraînent régulièrement à Djibouti. Les hélicoptères des FFDJ volent chaque année environ 200 heures. Chaque pilote en missions de courte durée à Djibouti bénéficie d’une formation d’acclimatation au théâtre de six heures de vol sur sa machine sur une période de 10 à 15 jours.

Reportage de Murielle Delaporte & Quentin Michaud.

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