(Source: Bruxelles2Pro) L’UE et l’OTAN veulent définir les marqueurs d’une coopération renouvelée. Objectif : surmonter les fantômes du passé

La collaboration entre l’UE et l’OTAN passe « du stade des déclarations à celui des actions concrètes » vient d’affirmer Jens Stoltenberg, le secrétaire général général de l’OTAN, à l’issue d’une première séance des ministres des Affaires étrangères consacrée aux relations entre les deux organisations. « Nous ouvrons une nouvelle ère de la collaboration » a renchéri Federica Mogherini. « Nous surmontons des fantômes du passé pour travailler ensemble à la réalisation de nos intérêts communs. Ce n’est plus un partenariat de principe. ». Et d’avertir : « Ce n’est qu’un premier pas. Nous entrons dans une phase de mise en œuvre dès demain. »

La collaboration entre l’OTAN et l’UE est désormais fixée par écrit, dans une feuille de route commune, listant une quarantaine de mesures. Une feuille de route qui vient donner un peu de consistance à la déclaration de principe, signée à Varsovie en juillet 2016 . (…)  Ce document a été adopté simultanément ce mardi 6 décembre, par les deux instances — le Conseil de l’UE (en point A du Conseil Ecofin), d’un côté (1) et le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, de l’autre —. Tout un symbole d’une nouvelle volonté…

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Les grands principes : inclusion et réciprocité

Deux principes sont mis en avant comme les bases de la collaboration : l’inclusion et la réciprocité. Et ce, « sans préjudice de la spécificité de la politique de sécurité et de défense des différents États membres ». Le message est clair. Il s’agit de permettre à tous les pays — y compris Chypre d’un côté, et la Turquie de l’autre — de participer à des projets communs.

Renforcer les capacités, sans doublon

Avec ce document, les Européens veulent aussi adoucir les angles. Il n’est pas question de concurrence ou de duplication entre les deux organisations. Les États membres disposent d’un « réservoir unique de forces » à utiliser dans différents cadres. C’est ce réservoir qui est au cœur des efforts. « Le développement cohérent des capacités des États membres au travers des processus respectifs de l’UE et de l’OTAN contribuera donc aussi à renforcer les capacités potentiellement disponibles pour les deux organisations. » La coopération, sur le plan stratégique et sur le plan opérationnel, est particulièrement nécessaire du fait des « intérêts communs »,« en matière de gestion de crise à l’appui de la paix et de la sécurité internationales, ainsi qu’en ce qui concerne le développement des capacités de défense » souligne la déclaration.

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La coopération opérationnelle, surtout maritime

Il faut « renforcer la coopération et la coordination » entre l’opération Sea Guardian de l’OTAN et l’opération de l’UE (EUNAVFOR MED Sophia) dans la Méditerranée est un des objectifs les plus concrets. La priorité est fixée sur « l‘échange d’informations et la fourniture de soutien logistique, ainsi que par des interactions pratiques entre les deux opérations », dès «décembre 2016 ».

Les deux organisations veulent étudier aussi toutes « les possibilités » de coopération sur le terrain maritime :

  • continuer d’utiliser pleinement la structure commune de déconfliction Share Med
  • organiser un séminaire commun sur les enseignements tirés de l’expérience acquise dans la lutte anti-piraterie dans l’océan Indien et sur les interactions en Méditerranée, au premier semestre de 2017.
  • établir un catalogue des exercices maritimes pertinents des deux organisations afin de relever d’autres possibilités d’interactions, dans le courant du premier semestre de 2017.
  • Accroître la fréquence des réunions avec les partenaires participant aux différentes opérations, à partir de 2017.

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Cybersécurité : accent mis sur l’interopérabilité

Pour favoriser l’interopérabilité des exigences et des normes en matière de cyberdéfense, UE et OTAN vont, « avec effet immédiat » procéder à «échanger les concepts concernant l’intégration des aspects relatifs à la cyberdéfense dans la planification et la conduite des missions et opérations respectives ».

Cela passe par l’harmonisation des formations et le renforcement, la concertation sur les normes en matière de cyberdéfense et une participation réciproque des services aux exercices respectifs, y compris de Cyber Coalition et de Cyber Europe.

Des capacités de défense cohérentes

Au total, six mesures sont proposées en relation avec les capacités de défense. Il s’agit principalement « d’assurer la cohérence des résultats entre le processus OTAN de planification de défense et le plan de développement des capacités de l’UE ».

La feuille de route entend aussi assurer « la complémentarité des projets/programmes multinationaux », notamment par des « contacts permanents et renforcés entre services ».

L’intention finale est de veiller à ce que « les capacités mises en place au niveau multinational par les alliés et les États membres soient disponibles pour les opérations » des deux organisations.

Le domaine de l’aviation est particulièrement ciblé par cette coopération, « en particulier en ce qui concerne le développement d’une stratégie en matière d’aviation miliaire, la mise en œuvre des arrangements relatifs à la navigabilité aérienne militaire, l’intégration dans le trafic aérien des (drones), la sécurité de l’aviation, y compris la cybersécurité, ainsi que les initiatives civiles telles que SES/SESAR ». (…)

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Crédit photo >>> Joint press conference by NATO Secretary General Jens Stoltenberg with the EU High Representative for Foreign Affairs, Federica Mogherini (www.nato.int)

**** Lire le texte officiel de la Déclaration commune >>>  www.nato.int