(Par Christophe Cornevin, lefigaro.fr ) – Asphyxiés, les pompiers lancent un cri d’alarme

Croulant sous les appels alors que leurs effectifs sont en berne, les soldats du feu s’invitent dans la campagne électorale.

Au bord de l’asphyxie, les sapeurs-pompiers de France sortent de leur réserve pour tirer le signal d’alarme. Tenaillés par des sollicitations qui ont atteint un seuil critique alors que leurs effectifs sont en berne et que les déserts médicaux grignotent du terrain, ils ont la ferme intention de s’inviter dans la campagne électorale pour se faire entendre avant qu’il ne soit trop tard.

Tous les voyants ont viré au rouge. En dix ans, le nombre des interventions a bondi de 21% pour atteindre les 4,4 millions en 2015. Soit une fréquence moyenne d’une sortie toutes les sept secondes. Or, parallèlement, le nombre de centres de secours a quant à lui fondu de 9.000 à 7.000 au nom d’une rigueur budgétaire marquée par une chute vertigineuse (26%) des investissements depuis 2010.

Sans connaître encore l’hémorragie, les effectifs ont accusé dans le même temps la perte de quelque 3.100 hommes et femmes pour passer sous la barre symbolique des 250.000. Dénonçant un « effet ciseau », les pompiers de France tirent les conséquences: le délai d’intervention a augmenté en cinq ans de 1 minute et 8 secondes. « C’est-à-dire 10% de chances de survie en moins en cas d’incident cardiaque », estime le médecin-colonel Patrick Hertgen. À la Fédération, on insiste aussi sur les « importantes disparités territoriales, qui tendent à se creuser ». Ainsi, selon nos informations, le temps d’attente peut monter à 20, voire 30 minutes en secteur rural.

« Face à une tension permanente et croissante, nous avons interpellé il y a quelques mois le président de la République, mais nous n’avons reçu en retour aucune réponse, pas le moindre écho ou un quelconque signe d’intérêt », s’indigne, surpris et accablé, le colonel Éric Faure, patron de la Fédération nationale, qui regroupe 247.000 pompiers en quête d’un souffle nouveau.

À l’approche de l’échéance présidentielle, ils adressent à chacun des candidats une liste de 32 propositions très concrètes avec l’espoir de conjurer « le cercle vicieux qui a affecté peu à peu la performance et la capacité d’intervention des services d’incendie et de secours ».  (…)

Appel à une « grande campagne nationale de recrutement »

(…) Au premier rang des défis à relever figure donc le renforcement de la « force » sapeurs-pompiers. D’abord en consolidant le « socle » du volontariat. (…)

Exhortant les pouvoirs publics à un moratoire sur les fermetures des casernes, le colonel Grégory Allione défend quant à lui le « renforcement du maillage territorial » en rappelant: « faire disparaître une structure présente certes une économie à court terme mais aussi la perte de 40 volontaires pouvant porter secours là où le premier hôpital se trouve à des kilomètres à la ronde…». (…)

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Illustration © ibid