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2012NEWS

L’OCCAR dix ans après

25/03/2012 – FOCUS DU MOIS (AVRIL)

Point de situation sur l’OCCAR et perspectives

Par le Commandant (Air) Philippe LABOURDETTE, 19ème promotion de l’Ecole de guerre


L’OCCAR a aujourd’hui acquis un savoir-faire reconnu au niveau européen en matière de gestion de programmes d’armement grâce à une structure novatrice et des partenariats solides. Pour autant, elle ne bénéficiera du contexte actuel qui lui est propice qu’à condition de savoir évoluer pour répondre aux enjeux que sont la gestion du cycle complet de vie d’un matériel et une capacité décisionnelle renforcée, enjeux vis-à-vis desquels l’organisation a montré des limites sur le programme A400M.


Bien que l’acronyme soit français, l’OCCAR (Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement) est une agence intergouvernementale dont le but est la gestion de programmes d’équipement de défense[1] en coopération. Mise involontairement sur le devant de la scène du fait de déboires du programme A400M, elle reste relativement méconnue. A l’heure des contractions des budgets européens de la défense et des coopérations nécessaires qui devraient en découler, il convient de se pencher sur cette structure, qui a fêté en 2011 ses dix années d’existence, et de réfléchir à son futur.

L’OCCAR a aujourd’hui acquis un savoir-faire reconnu, au niveau européen, en matière de gestion de programmes d’armement grâce à une structure novatrice et des partenariats solides. Pour autant, elle ne bénéficiera du contexte actuel qui lui est propice qu’à condition de savoir évoluer pour répondre aux enjeux que sont la gestion du cycle complet de vie d’un matériel et une capacité décisionnelle renforcée, enjeux vis-à-vis desquels l’organisation a montré des limites sur le programme A400M.

Après avoir rappelé son origine et ses caractéristiques, il sera étudié son positionnement par rapport aux autres acteurs, ses résultats pour finalement dessiner quelles sont ses perspectives et les défis qui y sont associés.

La montée en puissance d’une structure originale
L’OCCAR s’est imposée progressivement en Europe comme un acteur de référence pour la conduite des programmes d’armement en coopération tout en proposant un cadre souple, novateur et évolutif.

Issus d’une initiative franco-allemande, les principes fondateurs de l’OCCAR sont résumés dans la déclaration commune du sommet de Baden-Baden de 1995. Fondée sur la globalisation du juste retour sur plusieurs programmes et plusieurs années, sur la volonté de soutenir la BITD (Base Industrielle Technologique et de Défense) européenne plutôt que nationale, ainsi que sur une gestion au meilleur coût, l’agence est prévue pour conduire en coopération des programmes d’armement et mettre fin aux insuffisances des coopérations traditionnelles.

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Exercice Bold Alligator 2012

Vers de nouveaux ConOps amphibies interalliés ?
Par Murielle Delaporte

18 janvier 2012 – Du 24 janvier au 13 février, le BPC Mistral va participer à un exercice à dominante amphibie organisée par la Marine américaine et le Corps des Marines au large des côtes de Virginie et de Caroline du Nord.   Cet exercice initié voici trois ans est une première à plusieurs égards :

1.       Une participation internationale sans précédent

C’est la première fois que les Etats-Unis propose à leurs alliés non seulement de participer à un exercice de cette nature, mais d’être impliqués dès le départ dans le processus de planification : la France, partenaire historique et puissance navale traditionnelle, va ainsi rejoindre la flotte américaine dans les mêmes eaux, où voici plus de deux siècles, en 1781, l’Amiral de Grasse était venu en renfort au large de la Baie de la Chesapeake. Sa participation est la plus importante après celle des Etats-Unis (vingt mille personnes), avec six cent personnes à bord d’un Mistral au complet et commandé par le Capitaine de vaisseau Xavier Moreau :  « la France déploie un Task Group (groupe d’action) au sein de l’US Task Force (force d’action) constitué du Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Mistral embarquant l’état-major amphibie de la force aéromaritime française de réaction rapide (FRMARFOR) et un groupement tactique du 21ème régiment d’infanterie de marine (RIMA). »  Au niveau matériel, on compte 80 véhicules (dont 23 VAB, 20 VBL, 3 AMX 10 RC, 1 EGAM, 23 camions, 15 petits véhicules) 6 hélicoptères (4 Puma et 2 Gazelle), ainsi qu’un ou deux escorteurs fictifs. Le Task Group francais est commande par le Capitaine de vaisseau Emmanuel Gué et le Groupement tactique terrestre est commandé par le Colonel Nicolas Jovanovic.

Mais la France n’est pas la seule nation étrangère à`participer à cet exercice : les Hollandais sont présents avec cent Korps Mariniers ; de fait c’est un officier de la Royal Netherlands Navy le Commandant  George Pastoor, qui est en charge de la planification et de l’intégration des alliés avec l’US Navy et l’USMC . Les Britanniques sont également présents dans les Etats-majors américains et contribuent à raison de cent Royal Marines, tandis que d’autres nations également représentées au sein des Etats-majors américains sont là davantage en qualité d’observateurs : c’est le cas de l’Italie, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle Zélande.

 

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Forum Mer en Sécurité

Communiqué SNSM

08/06/2011 – Le Forum MER EN SECURITE a pour objectif  de sensibiliser tous les «  pratiquants » de la mer à la sécurité au large comme sur le littoral, et de déceler les axes de prévention à développer pour une approche plus sereine et responsable du nautisme et des loisirs maritimes

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2011NEWS

Résilience, Défense et Société

Par le Chef d’Escadron David DUBOIS / Armée de Terre

30/05/2011 –Tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 puis Klaus fin janvier 2009 (ravageant les forêts du sud-ouest de la France) ; tornade touchant la ville d’Hautmont et ses environs dans le nord début août 2008, Xynthia sur la façade atlantique en février 2010…

Autant de catastrophes naturelles qui ont replacé l’action de secours d’urgence des services publics au cœur des attentes des citoyens. D’autant que la récente tragédie japonaise a brusquement révélé que la population pouvait se retrouver seule et souvent démunie face à ses malheurs, tout riche, moderne et organisé que soit l’Etat nippon. Dans de telles circonstances et, plus généralement, en cas de crise majeure (non exclusivement d’origines naturelles), il apparaît que chacun doit être capable de bien réagir en complément – mais aussi parfois en s’y substituant temporairement – des forces de sécurité intérieure, des services de secours voire des forces armées appelées en renfort. L’enjeu est alors d’optimiser l’action de cette ressource humaine encore capable d’agir en situation post-traumatique. A priori peu nombreuse (elle exige un état physique et psychologique de bon niveau) et peu formée, elle ne doit en aucun cas aggraver la situation ou perturber l’intervention des services spécialisés.

Dans ce contexte, le citoyen français se trouve aujourd’hui à la croisée de deux tendances paradoxales. D’un côté, son attente envers un Etat fort, capable de régler tous ses problèmes sans qu’il ait lui-même à s’en soucier, est avérée. De l’autre, en réponse à des contraintes budgétaires de plus en plus pressantes sous la menace de crise financière, l’Etat est obligé de rationnaliser ses outils. Cela se traduit le plus souvent par des réductions d’effectifs et de moyens techniques.

In fine, le citoyen se retrouve malgré lui en première ligne, notamment en cas de crise de grande ampleur voire dans la situation extrême, mais caractéristique de « l’incertitude stratégique », d’une défense du territoire national.

Pour que la France reste apte à pouvoir faire face à une crise majeure sur le territoire national malgré la diminution du volume des forces de Défense, le citoyen, par le biais de solutions innovantes, doit réinvestir le champ de la res publica (lat. la chose publique).

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Quelle prolifération nucléaire au Pakistan ?

Par  Richard Weitz
25/05/2011 – À la mi-avril, l’Institut Américain pour la Science et la Sécurité Internationale a publié un rapport documentant le vaste réseau illicite d’approvisionnement en énergie nucléaire du Pakistan, qui vise à contourner les lois américaines et autres mesures anti-prolifération, malgré les milliards de dollars d’aide financière que Washington a déjà fourni au Pakistan pour sécuriser ses armes nucléaires. Ces révélations devraient également rappeler un épisode similaire survenu une décennie plus tôt, quand le flux circulait en sens inverse. A cette époque, le principal expert en armes nucléaires du pays, A. Q. Khan, dirigeait le réseau de trafic d’ADM le plus étendu de l’histoire. Il vendait de tout, de la centrifugeuse d’uranium jusqu’à divers modèles de bombe atomique, à des régimes qui cherchaient à acquérir et peut-être utiliser ces armes.




En public, les officiels américains et étrangers expriment leur confiance dans la sûreté et la sécurité des armes nucléaires, des technologies et des matières fissiles du Pakistan.

En privé, il semble pourtant y avoir de sérieuses raisons de s’alarmer – une politique intérieure virulente, des militants séparatistes, une insurrection islamiste liée à al-Qaïda, des terroristes parrainés par l’État qui, parfois, semblent agir indépendament, des entrepreneurs nucléaires « voyous », une vague d’attentats-suicides, la radicalisation des services de sécurité, une forte animosité populaire envers les États-Unis, et l’expansion constante du programme nucléaire pakistanais.

En ce qui concerne ce dernier point, et malgré de nombreuses divergences d’opinions, le Pakistan est censé posséder près d’une centaine d’armes nucléaires et dispose déjà de matière fissile en quantité suffisante pour en produire une autre centaine. Qui plus est, en dépit de la catastrophe au Japon et des préoccupations concernant la sûreté des technologies nucléaires fournies par la Chine, le Pakistan continue de construire des installations atomiques et des vecteurs d’armes tout en restant l’un des rares États non signataires du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP). Le 19 avril, le Pakistan effectuait avec succès un tir d’essai de son nouveau missile Hatf 9 : il est en mesure de lancer rapidement une attaque nucléaire contre l’Inde.

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Evolution du soutien : LGM en première ligne

17/05/2011 – Entretien avec Xavier Allegrini, directeur du développement, et Cédric Paternostre, responsable du pôle défense et aéronautique

C’est en 1991 qu’Eric de Tocqueville et Frank Weiser rejoints par Michel Monteillard en 1996, fondent LGM et introduisent en France le concept de société de services en Soutien Logistique Intégré (SLI).  Avec près de cinq cents salariés, LGM précurseur il y a vingt ans, fait aujourd’hui autorité dans ce domaine.  Rapidement, l’entreprise a étendu ses activités de conseil à l’ingénierie système, la sûreté de fonctionnement et la gestion de projet et le Maintien en Condition Opérationnelle.

Dans l’entretien ci-dessous, Xavier Allegrini, directeur du développement, et Cédric Paternostre, responsable du secteur défense et aéronautique chez LGM, témoignent des spécificités et de la diversité d’une spécialité en mutation et exercée à la croisée de tous les acteurs du soutien (donneurs d’ordres, grands maîtres d’œuvre, «petits » industriels). La société a fortement diversifié ses secteurs d’intervention et procède pour ses clients de la défense, des transports, de l’énergie et de l’automobile à une «redistribution » des meilleures pratiques. Un positionnement que seule une société de services indépendante et focalisée sur quelques niches métier est en mesure d’avoir et dont elle fait également profiter les PME du secteur défense.


SLD : Comment décririez-vous l’identité propre de LGM dans un contexte de forte évolution des métiers du soutien ?

Xavier Allegrini : LGM est une société de services à l’industrie caractérisée par la complémentarité de différents métiers, tels que le Soutien Logistique Intégré, la Maîtrise des Risques, le management de programme, l’ingénierie des logiciels embarqués et des systèmes de test. C’est cette complémentarité qui permet à LGM d’offrir des solutions globales à ses clients en termes d’études et de réalisation de soutien logistique. Avec la prise en compte des nouvelles technologies de l’information, LGM développe et réalise aussi des solutions de documentation électronique interactive lui permettant de concourir à la réalisation d’un support logistique plus performant.

Cédric Paternostre : En ce qui concerne l’activité « logiciel », nous ne sommes pas éditeur de solutions. Nous intervenons en matière de soutien avec une offre outillée et une méthodologie à même de répondre à une problématique client donnée. Nos technologies sont simples, mais innovantes.


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Magreb, Machreck, essai de prospective

Par le Général Alain Faupin

02/05/2011 – Au regard des évènements qui, depuis décembre dernier, se succèdent au sud de la méditerranée et dans le monde arabo-musulman en général, il faudrait être bien naïf pour croire qu’ils n’affecteront l’Europe que marginalement. En effet, bien peu d’études mettent en évidence l’impact prévisible, à court, moyen et long termes, les retombées des séismes politiques auxquels nous assistons en ce moment, sans savoir d’ailleurs s’ils se limiteront aux régimes qui ont été touchés, à ce jour, par les vagues insurrectionnelles et obligés d’y céder. Combien d’États, dans ces conditions, continueront à fonctionner, garants des accords passés dans de multiples domaines avec l’Union européenne ou, bilatéralement, avec les États européens ? Combien modifieront leur constitution dans un sens démocratique ? Combien se retrancheront derrière des attitudes plus défiantes ? Combien s’inspireront plus directement de l’Islam ? Ira-t-on vers une forme d’Union, souvent rêvée, du Maghreb et du Machreck arabes ? Nous pourrions remplir cette page de questions sans apporter, évidemment, le moindre début de réponse. Il est trop tôt, en effet, pour tirer les conséquences de mouvements qui n’ont pas encore trouvé leur terme.

Mais il n’est certes pas trop tôt pour en analyser les causes et pour essayer d’en imaginer les prolongements et les retombées locales, régionales et internationales. Sans doute aurait-il fallu, en partant de l’observation simple que rien n’est jamais acquis pour l’éternité, le faire plus sérieusement avant ces crises qui ont pris tout le monde de court, tant en Europe et dans le monde que dans les PSDM (pays du Sud de la Méditerranée), tant au sein des chancelleries que dans les services diplomatiques et de renseignement. Tout est éphémère et l’Histoire se charge de nous le rappeler: les grands évènements ont toujours chevauché la surprise. Souvent, pourtant, des études existaient qui montraient avec clarté et prémonition les facteurs de risque, les dangers imminents et les menaces latentes. Souvent aussi, les Etats ne souhaitent pas se sentit contraints et se voir forcer la main par des évaluations qui mettent en question l’échafaudage instable de leurs relations internationales, combinaison improbable de commerce, de contacts personnels, d’échanges industriels, de culture partagée, de flux démographiques et financiers. Tant que la situation des droits humains ne le justifie pas, l’on s’en tient au statu quo, même quand on sait que l’orage gronde et que les plaques tectoniques, sociales et politiques, commencent à bouger. Mais là n’est plus le débat.

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