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Allocution de Monsieur Jean-Yves Le Drian à l’occasion du baptême de l’A400M “Ville d’Orléans”

Source : http://www.defense.gouv.fr

Je voudrais avant tout partager avec vous l’expérience que nous venons de vivre. Décoller de Séville, de l’un des sites majeurs de l’industrie de défense européenne, pour atterrir sur la base d’Orléans, au cœur de nos forces aériennes, est une expérience exceptionnelle.

Dans le plaisir que j’ai d’être avec vous aujourd’hui, et au-delà de ce vol inaugural, je suis bien conscient de vivre un événement comme il s’en produit peu, dans un mandat de ministre de la défense. Il faut remonter à treize ans, en 2000, pour voir l’Armée de l’Air accueillir un avion entièrement nouveau. C’était alors le Rafale. Aujourd’hui, c’est l’A400M qui fait son entrée dans nos forces aériennes, pour concourir au succès des armes de la France.

Dans ce magnifique avion, il y a un triple symbole.

C’est le symbole, d’abord, d’un projet européen réussi dans le domaine de la coopération militaire et industrielle. Ce projet n’a pas toujours été facile ; mais toujours, la volonté des Etats partenaires et la détermination des industriels a permis de surmonter les difficultés techniques qui ont pu se présenter. La France, qui a été l’un des moteurs les plus ardents de ce projet, est donc particulièrement fière d’en prendre livraison la première.

C’est un avion symbolique, aussi parce qu’il marque l’entrée dans les forces d’un appareil de nouvelle génération, qui va accroître de manière considérable les capacités de projection de notre action de défense. En cela, il s’inscrit parfaitement dans la dynamique du nouveau livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui souligne, à juste titre, notre besoin en aéromobilité. Ce besoin, nous y répondons de la manière la plus forte avec cet avion.

Avec l’A400M, nous pourrons désormais franchir 8 700 km sans escale. Nous disposerons de 340 m3 de volume de soute, c’est-à-dire deux fois plus qu’un C130-Hercules. Nous pourrons emporter une charge près de quatre fois supérieure à celle d’un Transall, tout en étant deux fois plus rapide. L’enjeu, ici c’est la dilatation de notre espace stratégique. Avec cette capacité de transporter davantage, plus loin et plus vite, nous renforçons le lien entre le territoire métropolitain et ses antipodes, où nous pourrions intervenir demain.

L’A400M est un avion symbolique, enfin, pour les hommes et les femmes de l’Armée de l’Air, et plus particulièrement pour la communauté des « transporteurs » que je suis heureux de saluer à travers vous aujourd’hui.

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In Memoriam

Éloge funèbre, prononcé le vendredi 30 août à Lyon par le général Bruno Dary, lors des obsèques du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc


“Mon commandant, mon ancien, Ils sont là, ils sont tous présents, qu’ils soient vivants ou disparus, oubliés de l’histoire ou célèbres, croyants, agnostiques ou incroyants, souffrant ou en pleine santé, jeunes soldats ou anciens combattants, civils ou militaires, ils sont tous présents, si ce n’est pas avec leur corps, c’est par leur coeur ou par leur âme ! Tous ceux qui, un jour, ont croisé votre chemin, ou ont fait avec vous une partie de votre route ou plutôt de votre incroyable destinée, sont regroupés autour de vous : les lycéens de Bordeaux, les résistants du réseau Jade-Amicol, les déportés du camp de Langenstein, vos frères d’armes, vos légionnaires que vous avez menés au combat, ceux qui sont morts dans l’anonymat de la jungle ou l’indifférence du pays, les enfants de Talung que vous avez dû laisser derrière vous, les harkis abandonnés puis livrés aux mains du FLN ! Je n’oublie pas vos parents et votre famille, qui ont partagé vos joies et vos épreuves ; il faut ajouter à cette longue liste, les jeunes générations, qui n’ont connu, ni la Guerre de 40, ni l’Indochine, pas plus que l’Algérie, mais qui ont dévoré vos livres, qui vous ont écouté et que vous avez marqués profondément ! Cette liste ne serait pas complète, si n’était pas évoquée la longue cohorte des prisonniers, des déchus, des petits et des sans-grades, les inconnus de l’histoire et des médias, ceux que vous avez croisés, écoutés, respectés, défendus, compris et aimés et dont vous avez été l’avocat. Eux tous s’adressent à vous aujourd’hui, à travers ces quelques mots et, comme nous en étions convenus la dernière fois que nous nous sommes vus et embrassés chez vous, je ne servirai que d’interprète, à la fois fidèle, concis et surtout sobre.

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