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Le DETAIR de Bamako «une armée en miniature»

Entretien avec le colonel Gilles Bertrand. COMDETAIR

Au plus fort de Serval, le DETAIR de Bamako a compté en termes de moyens offensifs jusqu’à six Mirage 2000D et deux ravitailleurs. Quelques jours avant cet entretien réalisé mi-avril, un redéploiement partiel de la moitié de ce potentiel – trois Mirage et un ravitailleur – vers la base de Nancy venait de se produire dans le cadre du désengagement qui s’amorçait alors. Le colonel Gilles Bertrand commande en métropole la base aérienne de Luxeuil et la base de défense d’Epinal-Luxeuil. Il est aussi délégué militaire départemental de Haute-Saône. Au Mali, il assure les fonctions et responsabilités de commandant du détachement air de Bamako depuis mars, et ce pour la durée normale de quatre mois. Il nous explique les spécificités de son détachement qui compte « trois Mirage 2000, un à deux C135 et un groupe de transport composé de cinq à six Transall, des moyens soit redéployés directement de métropole, soit recyclés à partir des moyens pré-positionnés, ce qui a donné toute sa force à ce dispositif. »

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Crédit photo : Départ de Mirage 2000 D de Nancy à partir de la BA 126 de Solenzara, Anthony Jeuland, Sirpa Air, 21 mars 2011
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La bataille du MCO : « une bataille que nous ne pouvons pas perdre »

Entretien avec le Général Jean-Paul PALOMEROS, Chef d’état-major de l’armée de l’air

21/06/2011 – « S’inscrire dans la durée » est la première mission de tout combattant dans sa poursuite de la victoire militaire. C’est ce qu’a rappelé le Général Paloméros, Chef d’Etat-major de l’armée de l’air depuis juillet 2009, à propos des opérations françaises en Libye : une mission qui concerne tous les champs de bataille et passe par une bonne disponibilité des forces – hommes et équipements – .

Le Général Palomeros explique dans l’entretien ci-dessous pourquoi à ses yeux le maintien en condition opérationnelle se situe au cœur de la capacité de l’armée de l’air à assurer son contrat opérationnel et affecte directement le bon moral des hommes. Il décrit ainsi les impératifs et les conditions de réussite d’un maintien en condition opérationnelle efficace de l’armée de l’air à l’heure actuelle face aux multiples défis auxquels cette dernière est confrontée, tels que la modernisation de ses équipements. Quelques heures avant cet entretien, le Général Paloméros avait de fait volé sur l’A400M, futur avion de transport de l’armée de l’air française, dont la maintenance offre d’ores et déjà un terrain de réflexion quant au partenariat MCO aéronautique d’un nouveau type entre acteurs publics et privés que le CEMAA appelle de ses vœux.

SLD : Dans le contexte de transformation sans précédent de l’armée de l’air, quelle est  votre vision quant à l’avenir du soutien dans la Troisième Dimension face à la longue liste de contraintes auxquelles vous devez faire face (réduction d’effectifs, restructurations, transition entre équipements anciens et matériels de nouvelle génération, etc) ? Comment envisagez-vous en particulier de minimiser les risques de lacunes capacitaires ?

Général Paloméros : Avant d’aborder le problème de façon globale, je souhaiterais souligner qu’il s’agit là d’une question essentielle qui non seulement m’occupe, mais me préoccupe depuis déjà de longues années, lorsque j’étais en poste à l’Etat-major, puis ensuite comme Major Général de l’armée de l’air et maintenant comme Chef d’Etat major de l’armée de l’air.

Lorsque l’on fait référence au maintien en condition opérationnelle (MCO),  il convient tout d’abord de rappeler les faits suivants : le MCO a connu un tournant majeur avec la chute de disponibilité brutale constatée au début des années 2000, d’où les travaux de programmation 2003-2008, dont le bien-fondé ne s’est pas démenti depuis, qui ont conduit dès 2000 à la création d’un organisme interarmées de soutien, à savoir la Structure Intégrée de Maintien en Condition Opérationnelle des Matériels Aéronautiques de la Défense (SIMMAD).

La SIMMAD a donc été le résultat du constat d’une chute de disponibilité, elle-même engendrée par une réduction drastique des rechanges à la fin des années quatre-vingt dix, période au cours de laquelle il a fallu en conséquence considérablement puiser dans nos stocks et faire face à la difficulté d’entretenir nos matériels.

Depuis lors, que s’est-il passé ?


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