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Un téléfilm « Palace Beach Hotel » retrace le passage des soldats français à Chypre lorsqu’ils étaient de retour d’Afghanistan.
Arte diffusera, le 14 novembre prochain, une fiction qui revient sur le traitement des syndromes post-traumatiques (PTSD) pour les militaires français de retour d’OPEX. Après l’embuscade d’Uzbeen en 2008, l’armée française a mis en place un sas de décompression à Chypre pour permettre aux français de se reposer quelques jours dans un hôtel de luxe chypriote avant de regagner la métropole. Les militaires français engagés dans l’opération Serval au Mali en 2013 en ont également bénéficié.
Ce dispositif a montré son efficacité agissant comme un tampon de quelques jours offrant une meilleure transition aux soldats qui ont vécu six mois de guerre et qui s’apprêtent à retrouver leur famille. Il constitue surtout un moment privilégié pour détecter tout traumatisme psychologique subi par un français au cours de son OPEX.
C’est donc tout l’enjeu de cette fiction, qui rappelons-le ne s’appuie pas systématiquement sur des faits réels, ayant le mérite de rappeler la difficulté du traitement de ces PTSD et la nécessité d’établir un dispositif particulier de suivi psychologique au sein des armées. A défaut de ne pas traiter uniquement des évènements qui se sont déroulés, le film a le mérite de faire connaître le PTSD parfois encore tabou dans les rangs des armées.
Le tournage a été effectué entre mars et avril dernier à Chypre. Parmi les acteurs que l’on retrouve dans cette fiction figure Thierry Godard jouant le rôle d’un officier supérieur de l’armée de terre.
Résumé :
De retour d’Afghanistan, des jeunes soldats français passent trois jours de décompression à Chypre dans un hôtel de luxe. Pour la hiérarchie, la manœuvre est limpide : il s’agit de vérifier que les soldats n’accuseront pas le commandemen
t de négligence lors d’une opération récente qui a mal tourné. Livrés à eux-mêmes en terrain dangereux, certains d’entre eux ont assisté à l’égorgement d’un de leurs camarades. Pour prévenir tout scandale et s’assurer de l’état psychologique de ses troupes, le colonel Letellier multiplie les entretiens individuels. Les soldats présents sur les lieux du drame nient le traumatisme, mais certains d’entre eux ont un comportement étrange…
Sacrifice imposé
On ne ressort jamais indemne d’une guerre. Consciente des traumatismes potentiels qui menacent ses soldats mais parfois impuissante à les traiter, la Grande Muette préfère les passer sous silence. Tel est l’enjeu du court séjour des soldats dans ce Palace Beach Hotel. Le film fait pénétrer le spectateur dans les coulisses peu reluisantes d’une manipulation que les soldats eux-mêmes semblent accepter, refusant de remettre en cause leur hiérarchie. Un esprit “corporate” qui ne les aidera pas lorsque leurs blessures psychologiques prendront le dessus et les pousseront à des actes inconsidérés. C’est autour de ce sacrifice latent imposé aux soldats que Philippe Venault a construit ce thriller haletant.