Barkhane : 3500 soldats soutiennent leurs blessés

 « La solidarité n’est pas obligatoire, elle est indispensable ». C’est avec cette devise de Terre Fraternité en tête que les 3 500 soldats de l’opération Barkhane ont œuvré pendant un an afin de récolter des fonds pour leurs camarades blessés.

Véritable pilier pour aider et accompagner les blessés et assister les familles sur le long terme, les associations d’aides aux blessés fonctionnent grâce à la générosité. C’est bien de générosité qu’ont fait preuve les 3 500 soldats déployés sur l’opération Barkhane tout au long du mandat du général de division Patrick Bréthous, commandant la force Barkhane.

En moins d’une année, pas moins de 69 201€ ont été récoltés et reversés en deux fois aux associations d’aide pour les blessés que sont Terre Fraternité et Solidarité Défense. Ainsi, 40 441 € ont été récoltés fin 2015 puis 28 760 € au printemps 2016. Cette collecte de fonds s’est appuyée sur les nombreuses sportives et de cohésion, organisées par les différents détachements de Barkhane ou encore sur la générosité des entreprises françaises implantées localement.

C’est avec beaucoup d’engouement et de volonté que les organisateurs des différentes activités et chaque soldat de Barkhane quelle que soit son armée d’appartenance ont œuvré, prenant très à cœur cet engagement au profit de leurs frères d’armes.

L’opération Barkhane regroupe 3 500 militaires dont la mission, avec les pays du G5 Sahel, consiste à lutter contre les groupes armés terroristes pouvant agir dans la bande sahélo-saharienne.

Le 31 juillet 2014, l’opération Serval s’achève. Déclenchée le 11 janvier 2013 à la demande du gouvernement malien, celle-ci a mobilisé jusqu’à 4 500 soldats français. Cette intervention militaire a permis de stopper l’offensive djihadiste qui menaçait Bamako, de mettre fin à l’organisation industrielle du terrorisme qui s’était développée dans le désert du Nord Mali et de transférer la mission de stabilisation du Mali à nos partenaires maliens ainsi qu’aux forces de l’ONU (MINUSMA). Le caractère transfrontalier de la menace terroriste, notamment lié à la nature désertique de la zone sahélienne, requiert une approche régionale pour appuyer les forces armées des pays partenaires de la Bande Sahelo-Saharienne (BSS), renforcer la coordination des moyens militaires internationaux, empêcher la reconstitution de zones refuges terroristes dans la région. C’est dans cet esprit que l’opération Barkhane est lancée le 1er août 2014. Elle répond aujourd’hui à une triple logique : une logique de partenariat avec les pays du « G5 Sahel », cadre institutionnel qui regroupe depuis le mois de février 2014 la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Ces pays ont décidé d’apporter une réponse régionale et coordonnée aux défis sécuritaires, ainsi qu’aux menaces que font peser sur eux les Groupes Armés Terroristes (GAT) ; une logique de soutien à la MINUSMA, encadrée par la résolution 2 227 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui autorise l’armée française à intervenir en soutien d’éléments de la mission en cas de danger grave et imminent ; une logique de réponse adaptée à une menace transfrontalière. L’objectif de la stratégie sahélo-saharienne de la France, dont Barkhane porte le volet militaire, est de permettre aux États partenaires d’acquérir la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. Dans le contexte actuel, l’effort de Barkhane porte sur la lutte directe contre la menace terroriste et sur l’accompagnement des forces des pays partenaires.
Afin de participer à la stabilisation de cette zone, Barkhane poursuit sa lutte contre les GAT, en leur interdisant la possibilité de reconstituer des zones refuges, en asséchant leurs flux logistiques et en aidant les forces partenaires (pays du G5 Sahel et MINUSMA) à faire face aux défis sécuritaires.
Les opérations visent à réduire la liberté d’action des terroristes et à les priver de leurs moyens de combat, par la recherche et le démantèlement de leurs caches d’armement, de munitions, d’explosifs et de moyens de communication. Par ailleurs, la force mène des actions dans les zones de transit pour tarir les flux logistiques des GAT et leur interdire tout ravitaillement.
Dans la perspective de la prise en compte autonome de la lutte contre le terrorisme par les armées des pays partenaires, la force Barkhane les accompagne dans leurs missions de sécurisation. Elle agit pour cela en appui des armées africaines dans le cadre d’opérations multipartites ou d’opérations militaires conjointes transfrontalières. L’objectif est d’appuyer la volonté politique et militaire des pays du G5 Sahel de garantir une sécurité collective et coordonnée en BSS.
Dans le cadre du partenariat, la force Barkhane a la capacité de mener en permanence et de façon simultanée, des opérations dans toute sa zone d’action qui s’étend sur les cinq pays du G5 Sahel. Les militaires français alternent les opérations planifiées, préparées de longue date avec les armées partenaires, et les opérations d’opportunité, conduites de façon plus réactive sur la base de renseignements immédiats.
Environ 3 500 militaires sont déployés dans le cadre de l’opération Barkhane. 
Depuis le 1er août 2015, ils sont placés sous le commandement 
du général de division Patrick Bréthous, à partir d’un poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) unique, stationné à N’Djamena (Tchad).
Le volet terrestre de la force est essentiellement armé par deux groupements tactiques désert (GTD) qui s’articulent autour de deux points d’appui principaux, à N’Djamena (Tchad) et à Gao (Mali). À partir de ces points d’appui permanents, des détachements sont déployés 
sur des Plateformes désert relais (PfDR) comme à Tessalit ou Kidal, au Mali, ou des bases avancées temporaires (BAT) comme à Madama, au Niger. Ces bases avancées permettent 
à Barkhane d’agir dans les zones les plus reculées, aux côtés des soldats des armées des pays partenaires.
Les emprises militaires françaises au Tchad abritent le Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de la force Barkhane et plusieurs de ses détachements. Le poste de commandement de la force Barkhane est situé dans l’enceinte de la base aérienne 172 sergent-chef Adji Kosseï, à proximité de l’aéroport de N’Djamena. Cette emprise accueillait jusqu’à l’été 2014 et depuis 1986, le poste de commandement de la force Épervier ainsi que les multiples détachements français qui se sont succédé dans le cadre de cette opération. L’opération Épervier avait pour mission de garantir la protection des intérêts français et, tout particulièrement, la sécurité des ressortissants français au Tchad. Conformément à un accord de coopération technique signé entre la France et le Tchad, Épervier apportait également un soutien logistique aux forces armées et de sécurité tchadiennes. Aujourd’hui l’emprise de Kosseï constitue le point d’appui permanent de la force Barkhane. Les éléments français stationnent sur deux zones contiguës : le camp Kosseï (exclusivement français) et la zone technique opérationnelle (ZTO), partagée avec les forces nationales tchadiennes. Actuellement, le camp Kosseï et la ZTO regroupent les unités suivantes : le PCIAT de l’opération Barkhane. Le Groupement tactique désert à dominante blindée (GTD-Blindé) Edelweiss, commandé par le colonel Jean-Jacques Fatinet. Il est majoritairement armé par le 4e régiment de chasseurs (4e RCh), le 27e Bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) et le 2e Régiment étranger de génie (2e REG). Le Détachement air (DETAIR) commandé par le lieutenant-colonel Dominique Salas, assurant des missions de chasse et de reconnaissance, de transport tactique et de ravitaillement en vol, d’évacuation sanitaire et de récupération au combat (RESCO ou Personnel Recovery) comprenant : le groupe de transport opérationnel [Base aérienne 110 de Creil (BA 110) et BA 123 d’Orléans] s’appuyant sur trois avions de transport tactique, le détachement « chasse » Rafale (BA 113 de Saint-Dizier) s’appuyant sur quatre avions Rafale, le détachement « ravitaillement en vol » (BA 125 d’Istres) s’appuyant sur un ravitailleur en vol (C135) alternativement déployé à N’Djamena et Niamey, un détachement d’hélicoptères de manœuvre (BA 120 de Cazaux) constitué de deux Caracal. Le Groupement transmissions (GTRS), commandé par le colonel Sylvain Didot, chef de corps du 28e régiment de transmissions (28e RT). Le Groupement de soutien opérationnel (GSO), commandé par le colonel Christophe Giraud, comprenant : le sous-groupement opérationnel air, le sous-groupement maintenance, le sous-groupement logistique, le groupe médico-chirurgical. Les éléments organiques de théâtre rattachés à l’opération Barkhane. Le dispositif militaire français au Tchad s’appuie également sur deux plus petites emprises où sont stationnés des détachements : le camp Capitaine Michel Croci à Abéché, dans l’Est du pays à 660 km environ de N’Djamena, et le camp de Faya-Largeau, dans le Nord du pays, à environ 780 km de N’Djamena.
La plateforme militaire de Gao, appelée « Plateforme opérationnelle désert » (PfOD), est située sur l’ancien aéroport de Gao et sur une ancienne base aérienne des forces armées maliennes. Cette emprise a servi de plateforme logistique et de base opérationnelle avancée durant l’opération Serval. Depuis le 1er août 2014, la PfOD de Gao est le point d’appui permanent de Barkhane, avec environ un millier de militaires, répartis entre différents détachements : Le représentant du général commandant la force Barkhane à Gao (REPCOMANFOR), le colonel Jérôme Chimenton, avec une équipe de commandement et des éléments organiques au théâtre rattachés. Le groupement tactique désert à dominante infanterie (GTD-Infanterie) « Tigre », commandé par le lieutenant-colonel Pierre-Philippe André. Il est majoritairement armé par le 27e bataillon de chasseurs alpins (27e BCA), le 4e régiment de chasseurs (4e RCH) et le 2e régiment étranger de génie (2e REG). Un groupement tactique interarmes à dominante aéromobile (GTIA- A) Hombori, principalement armé par le 3e régiment d’hélicoptères de combat (3e RHC), et composé d’une quinzaine d’aéronefs. Le bataillon logistique (BATLOG) « Taillefer », commandé par le colonel Hervé Tromeur, chef de corps du 7e Régiment du matériel (7e RMAT), composé de : une unité de commandement et de logistique (7e RMAT), un sous-groupement maintenance (7e RMAT), un escadron de circulation et de transport (121e régiment du train), un détachement du soutien du combattant (régiment de soutien du combattant), un dépôt de munitions, un détachement du service des essences des armées, un groupe médico-chirurgical. Un sous-groupement transmissions. Deux sous-groupements de recherche multicapteurs. Mais Barkhane ne limite pas sa présence au Mali à Gao. Ainsi, la force dispose de deux Détachements de liaison et d’appui opérationnel (DLAO), placés sous les ordres du GTD-O : Le DLAO 3 (27e BCA), basé à Ansongo, assure sa mission au profit du bataillon nigérien de la MINUSMA et d’un bataillon FAMa. Le DLAO 4 (7e bataillon de chasseurs alpins), basé à Tombouctou, assure sa mission au profit du bataillon burkinabè de la MINUSMA et d’un bataillon FAMa. Enfin, Barkhane dispose de détachements sur les PfDR de Tessalit et Kidal, à l’extrême Nord du Mali. Ces détachements permettent à la force d’être présente partout et de disposer de points d’appui pour mener des opérations dans les zones les plus reculées du Nord-Mali. En accord avec les autorités nigériennes, la France déploie différents moyens militaires sur leur sol, au profit de l’opération Barkhane et de missions de renseignement dans la BSS. À Niamey, il s’agit principalement de moyens aériens, regroupant à la fois des moyens de renseignement (drones) et des avions de chasse, de transport tactique et stratégique. L’ensemble de ces moyens est mis en œuvre depuis la base interarmées implantée sur le site de l’aéroport international de la ville. Les travaux d’infrastructure en cours permettent d’améliorer et d’accroitre les capacités d’accueil de cette base. Le site de Niamey sert également d’Airport of Debarkation (APoD) de la BSS, c’est- à-dire de plateforme logistique. Le site est commandé par le colonel Serge Panaget et comprend les unités suivantes : Composante aérienne : un détachement « drones » : 2 Harfang / 3 Reaper (BA 709 de Cognac), un détachement « ravitailleur » : C135 FR (BA 125 d’Istres), un groupement de transport opérationnel : Transall C160 (BA 105 d’Évreux). Composante soutien : un détachement de travaux (25e Régiment du génie de l’air [25e RGA], 19e RG), un détachement de protection, une unité médicale, l’unité de distribution en produits de santé, un centre de coordination interarmées de transports, transits et mouvements (CCITTM), un détachement de transit interarmées aérien, un détachement du service des essences des armées. Les éléments organiques de théâtre rattachés à l’opération Barkhane.
Fin 2014, la force Barkhane a installé à Madama un détachement temporaire au Nord-Niger (DTNN). Située à l’extrême nord du Niger, cette nouvelle base permet à la force Barkhane de disposer d’un point d’appui complémentaire, équivalant à la base de Tessalit au Mali, dans le cadre de ses opérations de lutte contre les flux logistiques des GAT, en appui des forces armées nigériennes (FAN). Le dispositif actuellement déployé à Madama permet d’accueillir plusieurs centaines de militaires français. Il est composé de : Un détachement du GTD-Blindé (4e RCh) ; Un détachement génie (2e REG, 25e RGA) ; Des éléments de logistique et de soutien, dont une composante santé Enfin, la force Barkhane dispose d’une base avancée temporaire à Aguelal, où stationne un détachement français qui effectue de patrouilles et des opérations en appui des forces armées nigériennes.

Photo : 18 Juin 2016 sur le camp SGC Adji Kossei à N’Djamena

COM / EM 27BIM