Par Jean-Marc TANGUY – Si les aviateurs français opèrent de Jordanie depuis la fin novembre 2014 sur une base aérienne projetée (BAP) logée sur un site militaire de l’armée jordanienne, l’arrivée des Rafale, les 22 et 27 août aura représenté une manoeuvre logistique préparée de longue date.
Car la base d’Al-Safawi n’hébergeait jusqu’alors que des Mirage 2000D et 2000NK3, qui n’ont que peu d’éléments communs avec les Rafale, à part le… kérozène, les bombes guidées GBU-12 (250 kg) et GBU-24 (1000 kg), ainsi que les pods de ciblage Damocles. Les systèmes de préparation de mission ou d’exploitation de la guerre électronique sont radicalement différents et le Rafale est aussi le seul à emporter le pod de reconnaissance numérique Reco-NG.
Il a donc fallu installer un nouveau détachement chasse, tout en continuant à faire fonctionner le précédent : des frappes ont été menées à la fois par les Rafale et les Mirage 2000D en cette fin août.
Les Atlas de l’escadron 1/61 Touraine ont donc été à la manoeuvre, et vont poursuivre leur travail, le départ des Mirage 2000D intervenant début septembre.
Il a aussi fallu préalablement remplir le dépôt de munitions avec celles spécifiques au Rafale : les AASM, les obus de 30 mm pour le canon, et peut-être, des missiles de croisière Scalp-EG. En quelques mois, les Rafale de la marine et de l’armée de l’air en ont tiré une cinquantaine.
L’arrivée des Rafale Air en Jordanie annonce aussi le détachement futur de celui de la marine, une fois le port-avions parti pour son deuxième arrêt technique majeur (ATM), en février prochain. Le chantier doit durer 18 mois.
L’arrivée du Rafale se traduit par une panoplie plus large de missions, mais aussi un entretien plus simple. Le changement d’un réacteur M88 peut être réalisé en une heure à trois mécaniciens, là où il faut une demi-journée et un point fixe pour un Mirage 2000.
Photos : Arrivée de l’A400M sur la BAP en Jordanie avec le personnel précurseur du detachement rafale © EMA