Par Linda Verhaeghe – Le ministre des Armées Sébastien Lecornu signe un « pacte drones aériens défense »

Dans un contexte de besoins croissants cumulé à un retard de la France en matière de drones, un pacte visant à combler cette lacune capacitaire à courte échéance a été signé par le ministre des Armées Sébastien Lecornu et le délégué général pour l’armement Emmanuel Chiva, lors du premier jour du salon de l’armement aéroterrestre Eurosatory, lundi 17 juin 2024.

Comme l’a souligné le ministre des Armées Sébastien Lecornu lors de la signature du pacte drones aériens défense, « la guerre en Ukraine a démontré à quel point les drones jouent un rôle majeur dans le combat ». Un constat qui se heurte cependant à certaines lacunes capacitaires que la France connaît encore dans ce secteur, notamment en ce qui concerne les drones de contact utilisés pour des missions d’observation et de renseignement tant dans le domaine civil que dans le domaine militaire, et de munitions téléopérées. Le ministère des Armées s’est ainsi engagé auprès de la filière drones pour en accompagner la montée en puissance.

Ce nouveau pacte est issu de vingt propositions définies à partir  de travaux menés entre l’Etat et les industries, plus précisément sous l’impulsion du Groupement des industries françaises de défense et de sécurité (Gicat) et de l’Association du drone de l’industrie française (Adif), ainsi que d’une cinquantaine d’industries spécialisées, les états-majors, la Délégation générale de l’armement (DGA) et l’Agence de l’innovation de Défense (AID). Il vise à permettre aux industriels d’anticiper les besoins opérationnels des forces pour pouvoir mieux y répondre.

Il s’agit plus largement de soutenir la « structuration et le développement d’une filière nationale » souveraine et, dans cette perspective, de permettre « une meilleure connaissance réciproque de besoins des fores armées d’une part et des capacités et compétences industrielles française d’autre part », selon la DGA.

Le plan d’action piloté par la DGA se décline donc en huit axes forts :

  • mettre en place le « pacte drones aériens de défense » entre l’État et l’industrie ;
  • identifier les brisques technologiques spécifiques aux besoins de défense, communes à différents drones ou familles de drones ;
  • élaborer des feuilles de route technologiques, intégrant notamment les enjeux de ressources financières ;
  • identifier les acteurs nationaux capables de fournir les briques technologiques spécifiques aux besoins de défense ;
  • définir une stratégie de coopération et d’export pour les drones aériens, en faveur d’une équipe France sur la scène internationale ;
  • suivre et soutenir les travaux industriels de standardisation tout en favorisant l’appropriation par la filière des standards internationaux ;
  • définir une stratégie d’acquisition des drones aériens permettant notamment d’imposer des briques technologiques souveraines de défense ;
  • enfin, pour les essais et expérimentations au profit des drones, cartographier les moyens et articuler les capacités privées et publiques.

Crédit Photo : Emmanuel Chiva, directeur général de l’armement, lors d’un entretien à la presse lors d’Eurosatory © Linda Verhaeghe, 2024