Par Linda Verhaeghe – A l’occasion d’Eurosatory, le salon mondial de la Défense et de la Sécurité, Safran Electronics & Defense a officiellement annoncé le lancement de sa nouvelle capacité de lutte anti-drones baptisée « Skyjacker », mardi 18 juin 2024.
Ce système de lutte anti-drones permet de détecter et d’identifier les drones amis et ennemis, puis de mettre en œuvre un système innovant de leurrage en direction de ces derniers, pour venir ainsi en fausser la position et en stopper sa trajectoire.
« La plupart des autres équipements se basent sur des mécanismes de brouillage s’appuyant sur les différents systèmes globaux de navigation par satellites regroupés sous l’acronyme GNSS (GPS, Galiléo, Beidu, Glonass). Ces mécanismes amenaient au départ le drone ciblé à cesser sa progression et à se poser, mais ils ont depuis fait l’objet de parades (notamment par le biais de systèmes filtrages ou via d’autres capteurs dont sont depuis équipés les drones malintentionnés), permettant une poursuite de la mission », explique Jean-Arnold Chenilleau, chef de programme Navigation Warfare (NAVWAR).
Concrètement, le Skyjacker va remplacer les signaux émis par les satellites pour ainsi tromper le ou les drones ciblés (étant particulièrement efficace contre les drones en essaims) et en entraver la mission.
Le Skyjacker apparaît d’autant plus unique que sa mise en œuvre nécessite un niveau de puissance moindre par rapport aux autres solutions et qu’il permet aussi des économies. « Son coût d’acquisition est en effet maîtrisé, alors que sa mise en œuvre dispensera par exemple aussi les forces de tirer un missile antiaérien de type Aster en mer Rouge, qui coûte comparativement plusieurs millions d’euros, et n’est évidemment pas réemployable », poursuit l’ingénieur.
Face à la montée en puissance de la menace suscitée par les drones, que ce soit sur des théâtres d’opérations, ou pour la sécurisation des grands événements, le Skyjacker a été développé très rapidement, en moins d’un an, et constitue à ce jour le seul système de ce niveau de performance. Celui-ci se déploie aussi bien en stand alone, qu’en compléments d’autres capteurs et optroniques (viseurs, caméras, ou encore radars), ou de façon intégrée à d’autres systèmes.
Un contrat a d’ailleurs d’ores et déjà signé avec les Armées dans la perspective de la sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, en complément des solutions d’ores et déjà existantes.
Photo : Le Skyjacker ici monté sur un véhicule pour sa présentation lors du salon Eurosatory © Linda Verhaeghe