(Source: Le Figaro) Par Anne Jouan 

À 11 heures ce mardi matin, la République avait rendez-vous dans la cour d’honneur du 19 août de la Préfecture de police de Paris, au coeur de l’île de la Cité, à quelques pas du palais de justice, pour rendre hommage à Xavier Jugelé, le policier tué jeudi sur les Champs-Élysées. Le lieu est symbolique: son nom rend hommage au soulèvement de la préfecture, aux gardiens de la paix qui ont combattu pour la libération de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale pendant laquelle 177 policiers avaient trouvé la mort. Symbolique aussi car c’est dans cette même cour qu’avait eu lieu l’hommage des trois policiers – Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet – tombés le 7 janvier 2015 sous les balles des frères Coulibaly, ceux-là même qui avaient perpétré le carnage à Charlie Hebdo.

Une tente grise et noire accueille les familles de Xavier Jugelé ainsi que celles de ses collègues blessés jeudi. Ce soir là, le fonctionnaire de la 32e compagnie de la Direction de l’ordre public était assassiné sur les Champs-Élysées dans un attentat revendiqué peu de temps après par l’autoproclamé État islamique. Au fond, un dessin de Plantu grand format: une colombe sort de l’Arc de triomphe transformé, élections oblige, en isoloir. En face, les forces de l’ordre sont alignées en rang. Elles tournent le dos aux deux monuments «À nos camarades victimes du devoir». Les visages sont graves. L’atmosphère est très tendue. {…}

«Vous n’aurez pas ma haine»

A 10h55, les cloches de Notre-Dame sonnent. La cérémonie commence. C’est Etienne Cardiles, le compagnon de Xavier Jugelé qui prend le premier la parole dans un discours très personnel. Avec «Vous n’aurez pas ma haine», il fait sienne la formule d’Antoine Leiris dont la femme avait trouvé la mort au Bataclan, le 13 novembre 2015. «Lorsque sont parus les premiers messages informant les Parisiens qu’un événement grave était en cours sur les Champs-Elysées et qu’un policier avait perdu la vie, une petite voix m’a dit que c’était toi», lance-t-il avec émotion en rendant hommage à la «mission» des policiers et des gendarmes. Il en profite pour rappeler que cette profession est la seule à laquelle fasse allusion la déclaration universelle des droits de l’homme. «La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc constituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée», note l’article 12.

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