Implantée sur le site de l’Ecole de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (EALAT) à Dax, la société HeliDax, qui emploie cinquante-trois personnes, a conclu en janvier 2008 le premier contrat de partenariat public-privé (PPP) avec le Ministère de la Défense.
Filiale de DCI et d’INAER Helicopter France, HeliDax fournit ainsi à l’EALAT des heures de vol dans le cadre de la formation de base des pilotes d’hélicoptère des trois armées et de la Gendarmerie nationale. Le contrat de PPP, signé pour une durée de vingt-deux ans, concerne la mise à disposition de trente-six hélicoptères EC120B, modifiés en configuration Nouvel Hélicoptère Ecole et baptisés Calliope, ainsi que leur maintenance. Helidax représente 5 % de la flotte mondiale d’EC120 et 14 % en termes d’heures de vol – avec une moyenne de 530 heures de vol annuelles par appareil. Après moins de trois ans d’exploitation, la société daxoise a déjà franchi le cap des 50.000 heures de vol.
Jean-Louis Rotrubin, Président-Directeur Général de DCI et d’HeliDax, explique ici comment le passage d’une logique patrimoniale à une logique capacitaire s’est effectué avec succès et fait le bilan de cinq années d’existence, permettant de juger avec recul du bien-fondé de ces PPP d’un genre nouveau en France.
Quel est l’objet du PPP conclu entre l’Etat et HeliDax en 2008 ?
A l’instar de grands projets d’infrastructure comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Paris-Bordeaux ou la construction du Grand Stade de Lille métropole, le Ministère de la Défense s’est, pour la toute première fois, tourné vers le PPP s’agissant de la formation de base des pilotes d’hélicoptère des trois armées et de la Gendarmerie nationale. C’est dans ce cadre qu’HeliDax a été choisi pour mettre à disposition trente-six appareils Calliope et assurer également leur maintenance.
L’État n’a donc pas eu à acheter les appareils : il ne paie que les heures de vol effectuées. Il s’est agi de passer d’une logique patrimoniale à une logique capacitaire, dans laquelle une offre contractuelle globale est faite pour un service délivré par un prestataire privé.
Quels sont les avantages d’une telle offre contractuelle ?
Les avantages sont multiples : en premier lieu bien sûr, celui de la diminution des coûts pour l’État. Une heure de vol de formation de base de pilote d’hélicoptère était autrefois évaluée à 2.500 € ; celle-ci coûte aujourd’hui environ 1.000 €. Cent à cent dix élèves-pilotes passent par l’EALAT chaque année : l’économie réalisée est par conséquent significative.
Par ailleurs, le contrat conclu prévoit que, lorsque le Ministère de la Défense n’utilise pas ces moyens, HeliDax peut les mettre à disposition d’autres utilisateurs. Cette souplesse permet de réduire d’autant les coûts pour l’État. Sans mise de départ liée à une logique patrimoniale, la dépense publique est, en outre, étalée dans le temps. Enfin, l’offre contractuelle comprend la maintenance des appareils. Il s’agit par conséquent d’une véritable approche capacitaire, à savoir l’achat d’une prestation globale.
Ce modèle de PPP est-il, selon vous, destiné à s’étendre, tant à d’autres domaines en France qu’à l’étranger ?
Le Ministère britannique de la Défense pratique avec succès le Private Finance Initiative depuis le début des années 90.
Ce mode de contractualisation est beaucoup plus récent en France mais son champ d’application est très vaste. Il me paraît, par exemple, très pertinent s’agissant des centres de formation avec simulateurs. Ces derniers, bien que très coûteux à l’achat, sont rapidement obsolètes du fait de l’évolution technologique incessante. La location de l’équipement à une société privée apparaît alors comme une solution judicieuse.
Quant à l’offre proposée par HeliDax, beaucoup de pays étrangers nous témoignent leur intérêt. Nous avons ainsi accueilli à Dax de nombreuses délégations, venant du Brésil ou d’Allemagne, de Chine ou de Malaisie jusqu’à l’Australie.
Quant à l’offre proposée par HeliDax, beaucoup de pays étrangers nous témoignent leur intérêt. Nous avons ainsi accueilli à Dax de nombreuses délégations, venant du Brésil ou d’Allemagne, de Chine ou de Malaisie jusqu’à l’Australie.
En 2011, le Qatar a d’ailleurs ouvert, en partenariat avec DCI, une école de formation de pilotes d’hélicoptère militaires ; son fonctionnement est directement inspiré par le modèle d’HeliDax en ce qui concerne la maintenance des appareils.
Cette ouverture internationale nous conforte dans l’idée de la validité de la méthode.
Crédit photo © DCI, 2010