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Alors que l’on pensait la roquette définitivement sortie de l’histoire aéronautique après son surclassement par les bombes guidées laser/GPS, les restrictions budgétaires et la nécessité de réduire au maximum les dégâts collatéraux ont conduit à sa renaissance.
La roquette, dans son principe inchangée depuis la Seconde Guerre mondiale, a attendu sa rénovation, ou plutôt sa réinvention par TDA, notamment si l’on compare ancienne et nouvelle générations.
Développée sur demande de l’État-major des armées (EMA) comme armement secondaire de l’hélicoptère d’attaque TIGRE, la roquette de TDA pallie les défauts des roquettes en services avant 2010 : éjectas risquant d’endommager les plans carbones de l’appareil, faible portée, doute quand à la sureté du produit – on se souviendra que l’accident ayant eu lieu sur le pont du porte-avions américain Forrestal en 1967 fut provoqué par un départ accidentel de roquette air-sol – et nécessité de réduire l’empreinte logistique du système.
La roquette de 68 mm est en effet dotée d’un système de mise à feu par induction, le propulseur et la charge militaire n’étant pas en contact. Au-delà des évidents progrès en matière de sécurité, cette absence de connecteurs réduit les temps de maintenance et la logistique accompagnant le déploiement de l’appareil.
De 2 à 4 kg plus légère que ses concurrentes, ce qui se traduit par un gain global de charge utile de près de 150 kg et une réduction de l’empreinte logistique en carburant, la roquette dispose comme autre atout un coût global de possession faible : Sa durée de vie est de 100h sur l’appareil et de 10 ans en stocks, les tubes du lanceur devant être changé tous les 300 tirs
Sur cette nouvelle base, non guidée et détonant à l’impact, TDA a entreprise de développer deux versions :
La version anti-personnelle avec capacité airburst (explosion de la munition avant son contact avec le sol), adaptée pour des cibles peu mobiles et créant une bulle opérationnelle autour de l’objectif, limitant par conséquent les risques de dommages collatéraux.
Concernant les cibles mobiles et l’intervention dans des milieux à forte probabilité de dégâts collatéraux, Thalès développe une version guidée laser. Sa technologie d’induction offre aux pilotes une flexibilité que n’offrent pas les roquettes de 70 mm.
La liaison entre la roquette et l’hélicoptère est cryptée et chiffrée, lui permettant d’être utilisée en environnement électromagnétique.
L’atout de ce produit est de fournir une munition de précision à coût raisonnable, bien moins cher que le prix d’un missile, évitant le paradoxe d’un projectile plus cher que la cible à détruire.
Ces deux types de roquettes sont attendues sur le marché pour 2018/2020, la version guidée laser étant testée avec succès sur les installations de la DGA depuis 2010.
Au-delà de son adaptation sur la version HAD du TIGRE, cette roquette peut équiper diverses plateformes d’appui air-sol, de l’avion léger LH-10 Ellipse au RAFALE, la roquette étant dans cette configuration couplée au pod Damoclès.