Crédits photos © Alik Keplicz

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rencontré aujourd’hui son homologue polonais, Tomasz Siemoniak.

Les deux ministres de la Défense français et polonais se rencontraient aujourd’hui à Varsovie. Une rencontre importante puisque la France a indiqué aujourd’hui qu’elle repoussait jusqu’à nouvel ordre la livraison du premier Mistral russe. Autrement dit, le président de la République François Hollande n’a pas encore décidé de livrer ou pas le BPC à la marine russe, l’échéance est repoussée sine die. En retour, la Russie a expliqué ne pas intenter pour l’heure de poursuites judiciaires à l’encontre de la France qui n’a donc toujours pas livré le BPC russe encore stationné à Saint-Nazaire. Une option que se réserve pourtant d’exploiter les autorités russes si la France en venait à ne pas honorer son contrat.

Alors que la crise ukrainienne se concentre toujours sur des combats autour de la région de Donetsk dans l’Est de l’Ukraine, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a indiqué que l’armée de terre allait se déployer prochainement en Pologne dans le cadre des mesures de réassurance opérées par l’OTAN. La France est déjà très impliquée dans ce dossier aussi bien en mer que dans les airs. La marine nationale a déployé plusieurs bâtiments en mer noire et en mer Baltique. L’armée de l’air a conduit plusieurs missions de contrôle de l’espace aérien roumain avec des Awacs. Désormais, c’est donc l’armée de terre qui doit entrer en jeu avec  « une unité de blindés sur le territoire polonais », selon le ministre de la Défense.

L’intégralité du discours de Jean-Yves Le Drian : 

Le sens de ma visite à Varsovie, c’est tout d’abord de cultiver l’excellence de nos relations bilatérales. Il s’agit de notre 16e rencontre avec Tomasz Siemoniak, ce qui témoigne de la profondeur des liens de confiance qui nous unissent.

Nous avons abordé trois sujets au cours de notre discussion.

Tout d’abord, j’ai fait part à Tomasz Siemoniak de la décision du Président de la République française, au regard de la situation actuelle dans l’est de l’Ukraine, de surseoir jusqu’à nouvel ordre à l’examen de la demande d’autorisation nécessaire à l’exportation du premier BPC à la Fédération de Russie.

J’ai par ailleurs informé Tomasz Siemoniak de la détermination de la France à continuer à être aux côtés de la Pologne et de nos alliés face aux menaces qui pèsent sur leur sécurité.

A ce titre, j’ai annoncé que la France continuera à s’investir dans les mesures de réassurance au bénéfice de nos alliés. Nous déploierons ainsi dans les semaines à venir une unité de blindés qui effectuera des exercices sur le territoire polonais. Cette contribution s’inscrit dans la continuité de l’effort, déjà substantiel, que nous avons produit dans le cadre de l’OTAN, notamment dans le domaine de la police du ciel.

Enfin, nous avons parlé de l’avenir et de la préparation des grandes échéances internationales à venir, à l’OTAN et à l’Union européenne. Nous sommes convenus de les préparer ensemble, en nous appuyant sur le format du triangle de Weimar. Je suis convaincu que la Pologne, l’Allemagne et la France peuvent jouer, ensemble, un rôle d’entraînement majeur vis-à-vis de nos partenaires européens.