Interview du général Grégoire de Saint-Quentin (GCOS)

Le Général Grégoire de Saint-Quentin, Commandant les Opérations Spéciales (GCOS), a pu être interviewé par quelques reporters à l’occasion de sa visite au “Special Operations Forces Innovation Network Seminar” (SOFINS).

Le SOFINS se déroule cette semaine sur le camp militaire de Souge en Gironde. De l’avis de tous ses participants industriels et militaires, l’événement est devenu à l’occasion de sa deuxième édition un rendez-vous majeur de rencontres et d’échanges en matière d’innovation dédiées aux Forces Spéciales. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est venu inaugurer le salon, mardi 14 avril.

Le Commandement des Opérations Spéciales (COS) réunit aujourd’hui plus de 3000 militaires formés aux opérations spéciales. « Il y a une demande de Forces Spéciales », note le général Grégoire de Saint-Quentin expliquant que les opérateurs de Forces Spéciales servent généralement entre sept à dix ans au sein des unités du COS. Très employés sur les théâtres d’opération, est-ce  à dire que les militaires du COS opèrent en flux tendu ? « Nous faisons des choix pour ne pas l’être », souligne cet ancien chef de corps du 1er RPIMa, proche de ses hommes.

A l’heure actuelle, les Forces Spéciales répondent face au terrorisme, notamment dans la Bande Sahélo-Sahélienne, mais elles ne sont pas seules. Elles interviennent en coordination avec les forces conventionnelles. « Lorsque nous intervenons, c’est la pointe de diamant », souligne-t-il. Les unités de Forces Spéciales Terre, Air ou Mer demeurent des composantes de renseignement et d’action qui agissent ponctuellement en petits groupes avec une capacité unique à durer dans le temps. « Dans la lutte antiterroriste, nous disposons d’une forte capacité de discrimination de la menace grâce à un fort renseignement ». Aujourd’hui, le commando marine, le militaire du CPA 10 ou encore le « Dragon » du 13e RDP en opération spéciale est soutenu par un ensemble de technologies. « Nous mettons en œuvre des systèmes très sophistiqués au coeur de nos opérations », explique le général de Saint-Quentin.« A l’heure actuelle, nous réfléchissons à améliorer l’architecture des réseaux, car nous avons besoin de bande passante dans le cadre des opérations spéciales ». Les militaires des Forces Spéciales doivent être autonomes en mission y compris en matière de soutien: « il n’y a pas d’opération, s’il n’y a pas de soutien », conclut le Commandant des opérations spéciales.

Le SOFINS est à l’image des moyens technologiques intégrés aux opérations spéciales. Drones, nouvelles embarcations ECUME, buggy volant, Transall équipé de boule optronique, nouveaux véhicules légers et lourds de Forces Spéciales, le COS modernise sans cesse ses moyens afin de permettre à ses hommes de remplir leurs missions sensibles avec un atout technologique indéniable. Une démarche innovante qui, comme le rythme des opérations spéciales, ne doit pas connaître de temps mort…


Crédit photo: visite du ministre de la défense et du Commandant des opérations spéciales au SOFINS© Quentin Michaud, 2015