« La RAF [Royal Air Force] et l’armée de l’Air française sont nos partenaires et alliés stratégiques vitaux dans la lutte actuelle contre l’extrémisme et vont l’être dans n’importe quel conflit prévisible à terme. Cet exercice trilatéral  (…) est essentiel pour que nous puissions manœuvrer en parfaite interopérabilité dès les premiers instants de toute mission future. »  C’est en ces termes que le Colonel Pete Fesler, commandant la 1st Fighter Wing (FW), présente l’exercice actuellement en cours sur la base de Langley, près de Norfolk en Virginie [1]

La 1st FW accueille en effet pendant une quinzaine de jours – du 2 au 18 décembre pour être exact – cet exercice dit trilatéral, parce qu’il est le fruit de la « Trilateral Strategic Initiative » [2] (TSI) née en 2010 sous l’impulsion des trois Chefs d’état-major des armées de l’Air américaine, britannique et française.  Environ 500 personnels – 225 de l’USAF, 175 de la RAF et 150 de l’AA – sont ainsi actuellement mobilisés pour un exercice constituant une grande première, tant par le niveau d’échanges interalliés qu’il implique, qu’en raison du fait que Rafale, Typhoon et F-22 volent pour la première fois ensemble et s’exercent à mener des missions communes.

 Le Général Philippe Lavigne, actuellement Commandant la Brigade Aérienne de l’Aviation de Chasse (BAAC) au sein du Commandement des Forces Aériennes (CFA) stationné sur la base aérienne de Mérignac, dirige la partie française de cet exercice inédit.  Rompu aux exercices multilatéraux (notamment Redflag et Mapleflag) et  soulignant le défi d’une logistique transatlantique complexe, impliquant dans ce cas précis un MRTT de la RAF (contribuant au transport des personnels français) et deux C-135 français pour le ravitaillement en vol des Rafale pendant la traversée de l’Atlantique [4] le Général Lavigne détaille dans le cadre d’un entretien à paraître mercredi la participation française à cet exercice un peu particulier et explique le double-enjeu à la fois capacitaire et tactique qu’il recouvre, à savoir, d’une part, optimiser nos interventions grâce à une meilleure connaissance des capacités et savoir-faire des uns et des autres et, d’autre part, s’entraîner ensemble à des missions différentes de celles réalisées dans le cadre des opérations actuellement menées en coalition.

source: Ministère de la défense (www.youtube.com)

Photo / capture d’écran vidéo© www.defense.gouv.fr 

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Notes de bas de page:

[1] Voir : Staff Sgt. J.D. Strong II, U.S., British, French forces partner for inaugural Trilateral Exercise at JBLE >>> http://www.acc.af.mil/news/story.asp?id=123464373

[2] Voir sur l’origine de l’Initiative Stratégique  Trilatérale, l’entretien avec le Colonel Cyril Carcy, actuellement commandant de la base de Creil  >>> http://breakingdefense.com/2013/11/the-trilateral-strategic-initiative-an-allied-air-force-model/

[3] Voir sur ce sujet le numéro 25-26 de notre revue >>> http://www.sldmag.com/fr/archives/issue/18/operationnel-slds-25-26-double-ete-automne-2015

[4] Cette question logistique fera l’objet d’un article ultérieur à paraître dans le prochain numéro de notre revue Opérationnels SLDS.  Sur la complexité de la maœuvre, voir à cet égard l’entretien réalisé en 2009 avec le Colonel Le Doze à propos de Redflag Alaska >>> http://www.sldmag.com/fr/archives/issue/1/sld-numeyro-3-automne-2010