(Nicolas Gros-Verheyde (B2), à bord du Cavour) – Route de la Méditerranée centrale. La Tripolitaine vit du trafic
Les trafiquants libyens, égyptiens ou tunisiens…, à EUNAVFOR Med, on commence à bien les connaître, à force de les pratiquer.
Des moyens de surveillance
La mission européenne, pour cerner les us et coutumes des trafiquants, a déployé différents moyens. Des avions de patrouille maritime surveillent régulièrement la zone, tout comme les hélicoptères de bord. Un contrôle de visu mais aussi des communications électroniques. Les Britanniques ont aussi déployé un drone, mais davantage à titre d’essai que réellement opérationnel, selon nos informations. L’opération EUNAVFOR MED utilise aussi des moyens plus discrets, comme un sous-marin. Très pratique, « il ne peut pas être repéré par des moyens traditionnels » témoigne un officier. « Cela permet d’observer les mouvements, les conversations téléphoniques au besoin, etc. »
Un véritable trafic en Libye
Les migrants sont recrutés par les médias sociaux, des proches ou des services d’agences de voyage qui agissent pour des réseaux de passeurs en dehors de la Libye. Avant un passage, les migrants sont hébergés «dans des « zones sécurisées », des maisons ou gros bâtiments, dans des zones arrières à quelques km de la plage » où les migrants restent pour une période de jours ou de mois. « Ils travaillent en attendant, ou sont exploités par les trafiquants. » (…)
Les critères d’un passage
Le nombre de passages dépend de trois facteurs relèvent les militaires d’EUNAVFOR : 1° le flux de migrants cherchant à utiliser la route de la Méditerranée centrale, 2° la possibilité d’opérer sans être rançonnés par les milices, les groupes rivaux et les autorités, 3° la capacité de fournir le transport vers l’Europe ou des navires marchands, militaires ou de sauvetage. Et la météo, peut-on ajouter, qui conditionne une large partie des passages. A Zuwarah, note-t-on, le trafic a ainsi diminué à partir de septembre, à la suite de tensions entre les milices locales, affiliés à Tripoli ou Tobrouk. (…)
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