(Source : armée de l’Air) – Résilience: l’A400M, nouveau renfort sanitaire de poids

L’A400M est mobilisé dans le cadre de l’opération Résilience et a déjà réalisé quatre missions de transfert de patients lourdement médicalisés d’Île-de-France vers des hôpitaux en région. Dès le jeudi 2 avril au soir, il est venu renforcer le plot avancé mis en place sur la base aérienne 107 de Villacoublay. Retour sur l’engagement de l’aéronef et son équipage ainsi que sur les perspectives de cette capacité sanitaire inédite. Un renfort essentiel dans la lutte contre le Covid-19.

Il est 22h00, le vendredi 3 avril, lorsque l’A400M engagé dans l’opération Résilience revient de l’aéroport de Clermont-Ferrand après avoir évacué quatre patients lourdement médicalisés d’Île-de-France. L’aéronef réalise ainsi pour la première fois des évacuations sanitaires depuis sa mise en service dans l’Armée de l’air. La soute change de visage, elle sert habituellement au transport de fret et de personnel vers les théâtres d’opérations extérieures. Dans le cadre de l’opération Résilience, l’équipage a récupéré un kit sanitaire de l’A330 MRTT Phénix qui a été adapté en peu de temps à l’A400M avec l’aide du SAMU. Ce kit spécifique offre une capacité de transport de six patients au maximum répartis en deux rangées. Le lieutenant François de l’escadrille aérosanitaire (EAS) précise : «Six porte-brancards adaptés du kit Phénix sont déployés dans l’A400M. Ils permettent d’installer les respirateurs, les seringues et les moniteurs nécessaires au suivi de l’état des patients. Ce lourd appareillage permet le transport de ceux-ci ainsi que de personnes gravement blessées.»

Le major Vanessa, convoyeuse de l’air de l’EAS et membre de l’équipage A400M a participé à cette première mission : «Nous sommes habitués à travailler avec le module de réanimation pour patient à haute élongation d’évacuation (MORPHEE) déployé sur les avions stratégiques. Travailler sur A400M est une première pour nous, confie-t-elle. Lorsqu’un patient arrive pour être évacué, il faut changer les appareils médicaux, le rebrancher aux différents monitorages en suivant des procédures et contrôler le matériel conservé.» Les changements doivent s’opérer rapidement et avec précision pour préserver la santé du malade. Le personnel de l’EAS, rompu aux évacuations sanitaires, facilite les échanges entre les soignants à bord.

Une dizaine de médecins, d’infirmiers du SAMU 94 et de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont embarqué à bord de l’A400M avec les quatre patients pris en charge. (…)

DÉCLARATION DU GÉNÉRAL PHILIPPE ADAM, COMMANDANT LE CENTRE D’EXPERTISE AÉRIENNE MILITAIRE, CONCERNANT L’ENGAGEMENT SANITAIRE DE L’A400M

« C’est une idée sur laquelle nous travaillons depuis un moment et bien avant la crise du coronavirus. Cela consiste à adapter un kit prévu pour Airbus A330 Phénix à l’A400M Atlas, nous avons pris une partie de celui-ci en vérifiant que ça pouvait convenir. Mais face à l’engorgement des hôpitaux parisiens, la demande est venue très vite et nous avons dû nous adapter. Nous avons pu proposer la configuration non médicalisée de l’A400M, car le travail n’était pas terminé. La médicalisation des malades une fois installés a donc été réalisée par les services médicaux civils. Notre ambition est désormais de proposer un appareil totalement médicalisé et autonome. À l’heure actuelle, un A400M non médicalisé est à disposition. C’est un équipage du CEAM qui a réalisé les premières missions de transfert de patients et c’est une bonne idée, car cela nous permet de pouvoir corriger des détails et certaines imperfections. En ce moment, un deuxième appareil est à Istres, il est en expérimentation pour être médicalisé. »*

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