Par Murielle Delaporte – Si l’agenda politique de nombre de groupes tels ceux faisant entendre leurs voix en ce moment n’est pas nouveau, la période de post-confinement actuelle semble, de leur point de vue, constituer le catalysateur des révolutions qu’ils appellent de leurs vœux. La faiblesse – pour ne pas dire lâcheté – d’une partie des responsables politiques de nos démocraties occidentales, mêlée à la crise des partis politiques qui mine nos systèmes parlementaires depuis plusieurs décennies, ainsi qu’au spectre d’une récession économique et d’un chômage menaçant une jeunesse en mal de repères, constitue le terreau parfait pour les revendications les plus violentes.

Tout comme le risque de pandémie, cette propension à l’explosion sociale ne prend pas par surprise nombre d’analystes et de spécialistes des questions de sûreté et de sécurité intérieures.

D’après une note interne du ministère de la sécurité intérieure (DHS pour « Department of Homeland Security ») aux Etats-Unis reprise dans un article de Defense one1 , la période actuelle de troubles et d’explosion sociale était de fait prévisible face à un certain nombre de signes annonciateurs et l’effet connu de tout confinement sur des individus susceptibles d’être radicalisés. De façon générale, la note du DHS en date du 7 avril visait à mesurer le risque de tueries de masse par des extrémistes dès la relaxation des mesures de protection contre la propagation du Covid-19.  L’isolement, le stress, l’incertitude économique et financière, mais aussi l’inactivité rendant les personnes plus sujettes à l’influence des réseaux sociaux, désinformation et appels à la violence, sont cités sans surprise comme des facteurs incitant les individus fragiles psychologiquement, socialement ou économiquement à passer à l’acte…

 

1 Voir  l’article de  Patrick Tucker, DHS Predicted A Summer of Violence, Radicalization, and Conspiracies, publié dans >>>  www.defenseone.com

Crédit photo © Heather Khalifa, the Philadelphia Inquirer, telle que publiée dans >>> www.inquirer.com

 

NB : « The Perfect Storm » – En pleine tempête – fait allusion à un livre de Sebastian Junger publié  aux Etats-Unis en 1997  (dont est a été issu un film en 2000) et est entré dans le langage courant en anglais pour désigner un concours de circonstances menant à une situation catastrophique.