Par Linda Verhaeghe – Du 23 au 25 novembre 2023, s’est tenu le Forum Innovation Défense, à Paris-Expo Porte de Versailles. Durant trois jours, une diversité de projets visant à accompagner les soldats et les opérations de demain dans tous les milieux, notamment spatial, a ainsi été présentée au public.
La quatrième édition du Forum Innovation Défense a plus généralement mis en avant une centaine de projets soutenus par le ministère des Armées, répartis au travers d’un village d’exposition organisé autour de cinq grandes thématiques :
– Anticiper, créer des « futurs » gagnants ;
– S’imposer, vaincre sur tous les fronts ;
– Conquérir, investir les nouveaux espaces ;
– Soutenir, en tout temps et en tout lieu ;
– Transformer, innover pour la performance.
Une occasion de rencontrer Vincent Baudoin, vice-président de la société Latitude, laquelle développe des mini-lanceurs spatiaux.
Parmi les exposants représentés lors de cet événement se trouvait Latitude, start-up du « New Space », terme faisant en partie référence aux acteurs privés de l’industrie spatiale. Spécialisée dans le développement de mini-lanceurs spatiaux et fabricante du « Zephyr » – le premier micro-lanceur léger français -, la société a déjà effectué des essais réussis de son moteur de fusée Navier Mark 1 l’an passé et prévoit le premier vol de sa fusée avec mise en orbite de petits satellites dès la fin de l’année prochaine.
Une avancée stratégique pour le domaine de la défense alors que, comme l’explique le vice-président de Latitude, Vincent Baudoin, « si ce type d’innovation est initialement destinée au marché civil, le secteur de l’espace devient un théâtre de représentation et d’affrontement des grandes puissances économiques et militaires. La capacité de lancement de satellites constitue ainsi un enjeu fondamental pour les Armées, et plus particulièrement pour le Commandement de l’Espace, qui doivent pouvoir s’appuyer sur des acteurs économiques existants ».
Pour rappel, en France, l’an passé, le lanceur européen ArianeSpace a réalisé deux tirs de lanceurs quand, à titre comparatif, son homologue américain SpaceX en a réalisé cinquante. En outre, Ariane 6 sera disponible d’ici six mois, soit avec deux ans de retard.
L’atout sur lequel mise Latitude, c’est donc une capacité de lancement très rapide en termes de délai et dans un temps très court, dans un contexte de miniaturisation des satellites, grâce à des fusées conçues selon la même échelle (le Zephyr ne mesure d’ailleurs que dix-sept mètres de long).
« Avec un mini-lanceur et pour des satellites miniaturisés, il est en effet possible de choisir l’heure et le jour du lancement en question, tandis que pour les gros satellites qui nécessitent de grosses fusées, il faut attendre son tour deux ans durant », précise Vincent Baudouin.
Créée en 2019 et est depuis installée à Reims (Marne), Latitude dispose à ce jour d’environ 200 collaborateurs et a pour objectif de devenir leader européen dans son domaine d’ici trois ans.