Crédits photos © Armée de l’air
Barack Obama doit dévoiler aujourd’hui la stratégie américaine pour contrecarrer l’avancée islamiste en Irak, suivie par de nombreux pays dans le monde. François Hollande se rendra en Irak, vendredi 12 septembre 2014, pour affirmer le soutien de la France dans cette démarche.
« La France est en train de s’engager, aux côtés d’autres alliés occidentaux avec entre autre l’Australie, l’Allemagne, le Canada, l’Italie, le Royaume-Uni, derrière les Etats-Unis, dans la lutte contre l’Etat Islamique au Moyen Orient », note un observateur expert de la question irakienne.
Beaucoup de pays semblent rejoindre cette coalition internationale qui s’est dessinée à l’occasion du sommet de l’OTAN au Pays de Galles, la semaine dernière. L’Arabie Saoudite, Israël et l’Iran se sentent également concerné au premier plan par la menace que représente l’Etat islamique.
Néanmoins, il est hors de question pour les Etats-Unis de s’engager une nouvelle fois au sol en Irak. « Il n’y aura pas de corps expéditionnaire massif du type de ce qu’on a connu en Afghanistan ou, déjà, en Irak. Mais ils ne veulent pas se limiter à une campagne aérienne, type Kosovo ou Libye, car il ne s’agit pas de faire tomber un régime hostile », note ce même connaisseur de l’Irak.
L’on se dirige donc vers des opérations aériennes combinées pouvant détruire de manière intensive les positions djihadistes dans le nord et l’ouest de l’Irak et ainsi appuyer la reconquête du terrain par les forces kurdes et irakiennes. « Ce sont donc des divisions de l’armée irakienne, probablement deux ou trois, après quelques mois de formation, qui vont conduire les opérations anti-terroristes ». L’armée américaine peut poursuivre dans les airs des opérations aériennes déjà très complémentaires. « Les Américains qui assureront la coordination stratégique et opérative, les opérations ISR, la sélection des cibles et leur traitement, et probablement une partie du soutien logistique », nous souligne-t-on. Quant à la France, elle dispose de la base aérienne 104 d’Al Dhafra de l’armée de l’air aux Emirats Arabe Unis étant déjà équipée de Rafale. Ces moyens peuvent être renforcés avec des avions de combat et des ravitailleurs venus de la métropole.
Avec une telle coalition, les Etats-Unis disposent également d’un atout de prépositionnement de leurs forces dans le Golfe. Koweït, Bagdad, Erbil. « C’est dans cette dernière ville irakienne que se trouvent le gouvernement kurde ainsi que des Forces Spéciales américaines, britanniques, allemandes et françaises ».
De telles opérations peuvent permettre de remporter de nombreux succès sur le terrain mais c’est sans compter sur un risque de dilution des combattants djihadistes dans la zone frontalière irako-syrienne. L’Etat Islamique étant particulièrement bien implanté dans la province de Raqqa. A cela s’ajoute « la rivalité existentielle entre les Arabes irakiens et les Kurdes ainsi que la composition hétéroclite de l’armée irakienne » sur lesquels peut aussi buter une coalition internationale soucieuse de repousser une menace islamiste grandissante dans la région.