préLes Terres Australes Arctiques Françaises
Par Julien Canin
Crédit photo : http://www.taaf.fr/Qu-est-ce-que-les-TAAF
8/08/2012 – Le «Journal de la Défense, mission défense» a récemment consacré un reportage de 26 minutes au TAAF, intitulé «Terres Australes et Antarctiques françaises : les militaires du bout du Monde». Mis en ligne sur le site du ministère de la Défense, le reportage est disponible sur la plateforme vidéo Dailymotion au lien suivant :
http://www.dailymotion.com/video/xs1zfx_le-journal-de-la-defense-n-69-de-juillet-2012_news
Les Terres Australes Arctiques Françaises (TAAF) sont des territoires d’outre-mer qui, de par leur Zone Economique Exclusive (ZEE), représentent 2 500 000 de km² soit plus de quatre fois la superficie de la France. Les TAAF sont formées de l’archipel de Crozet, l’archipel des Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam et la terre Adélie, représentant chacun un district administratif. Depuis la loi du 21 février 2007, les îles Eparses (Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India dans le canal du Mozambique et Tromelin au nord de la Réunion) sont rattachées à l’administration des TAAF.
L’administration civile de ces territoires se situe à Saint-Pierre de la Réunion et regroupe près de 50 personnes dont le préfet administrateur supérieur. La composante militaire ressort de la compétence des Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) dont l’Etat-major interarmées est localisé à Saint-Denis.
Les districts subantarctiques n’abritent pas de population permanente mais accueillent des scientifiques et du personnel technique dans ses bases pour un séjour de six mois à un an. Seules les îles Eparses disposent d’une garnison militaire relevée tous les 30 à 45 jours.
Les militaires présents sur les îles australes, couramment appelés «partex» (pour participation extérieure du ministère de la Défense au profit de l’administration des TAAF), sont issus des trois armées et détachés de un à trois ans. Ils apportent à l’administration civile une flexibilité et une polyvalence nécessaire pour répondre aux besoins logistiques dans ces terres extrêmes, «le militaire détaché, qui reste disponible 24 heures sur 24, a le sens de l’engagement et l’esprit de groupe» comme le relate Pierre Miollan, Chef de district de l’archipel Crozet, dans Armées d’aujourd’hui (ADA). En effet, ces îles ne peuvent être ralliées que par la mer, le point de ravitaillement le plus proche se situant à la Réunion soit 3 000 kilomètres de distance et 4 à 5 jours de navigation.gaud
Comme l’explique le Préfet administrateur supérieur des TAAF Pascal Bolot dans le reportage réalisé par ADA, «Par tradition, les postes sont affiliés par arme : l’énergie, la sécurité et la prévention à la Marine, les moyens de communication à l’armée de l’Air, les infrastructures, la conduite des travaux et le chaud-froid (frigos et chauffages) à l’armée de Terre.» Et d’ajouter à propos de ce soutien logistique «Si nous devions demain arrêter ou modifier cette collaboration, le territoire des TAAF ne pourrait plus remplir ses missions d’études scientifique et de protection de la biodiversité.»
Dans ces conditions de vie extrêmes tant par le climat, la température variant entre – 6 et 8°C et le vent soufflant régulièrement à plus de 150 km/heure, que par l’éloignement et la fréquence de la relève, la logistique prend une importance primordiale. Gérée sur place par les partex, elle demande une planification rigoureuse et méthodique ainsi qu’une grande capacité d’adaptation. Le Sergent-chef Rémi Chuard, chef infrastructures sur l’île d’Amsterdam explique que «nous devons prévoir les chantiers des mois à l’avance car nous n’avons aucun fournisseur sur place et nous ne sommes ravitaillés par le Marion Dufresne que quatre fois dans l’année!»
Les navires assurant la logistique des TAAF sont le Marion Dufresne pour les terres australes et le navire polaire Astrolabe pour la Terre Adélie et notamment pour la base Dumont d’Urville. Le premier est stationné à la Réunion et appartient à la compagnie maritime CMA-CGM ; le second est basé à Hobart en Australie et appartient à la compagnie P&O Maritime. Les deux navires sont affrétés par les TAAF et l’Institut polaire français – Paul Emile Victor.
Les îles Eparses sont ravitaillées par les avions de transport Transall des FAZSOI qui livrent annuellement 35 tonnes de fret et projettent 200 militaires. Le matériel lourd est délivré par le bâtiment de transport léger La Grandière qui réalise la tournée des îles deux à trois fois par an. Les troupes présentes dans ces îles ont des missions différentes des partex des terres australes : surveiller les îles, assurer la souveraineté de la France et le respect des lois et règlements en vigueur dans ces zones fragiles, éviter notamment que des pirates y établissent des bases arrières, mais aussi aider les chercheurs à se rendre sur place et à s’implanter. Et le Général Hogard, commandant supérieur des FAZSOI d’ajouter dans ADA «le fait qu’ils [les chercheurs] contribuent financièrement à leur mise en place allège le coût global de notre présence. C’est un partenariat gagnant-gagnant à intensifier.»
Brève réalisée à partir du site internet des TAAF (http://www.taaf.fr), de l’article paru dans le mensuel Armées d’aujourd’hui n°369 d’avril 2012 pp. 36-39 (http://www.taaf.fr/IMG/pdf/aa-avril2012-partex-taaf-2.pdf) et du Journal de la Défense, mission défense n°69 de juillet 2012.