XII- 2012 – Anarchie, terrorisme et misère

Par le Général Faupin (Ret.)

Maudit soit l’oppresseur qui vient avec un fouet et qui nous méprise parce qu’il nous opprime.

(Marcel Pagnol, Judas, 1 Simon)

 

Credit photo : www.ennaharonline.com

 

 

Après ce titre, on pourrait rajouter :

– défaite des démocraties ;

– vacuité des organisations régionales et internationales ;

– grandes peurs des populations ;

– triomphe et impunité de l’extrémisme.

Mais on aimerait déceler dans la conclusion, un espoir :

– dans les capacités de résistance des peuples asservis ;

– dans un sursaut des États et

– dans une coopération régionale librement assumée.

Entre les deux, imaginons ce que devraient faire les États, les Unions régionales et la communauté internationale pour dénouer une crise dangereuse pour l’avenir du continent, de la sous-région , voire de l’Europe car elle contient les germes d’une rupture culturelle, sociale, économique et sécuritaire.

Le Contexte

Faut-il rappeler ce qui s’est passé tout au long du deuxième semestre 2011 et du premier de 2012, ou tout ce qui est passé de la Libye au Sahel en matière d’armements, de munitions, de systèmes d’armes, d’équipements militaires, de véhicules, de trésors de guerre et de personnels aguerris ?

Faut-il évoquer, une fois encore, la montée de l’islamisme radical dans les pays où les gouvernements sont faibles et ne disposent ni des outils nécessaires, ni de la volonté pour le combattre efficacement ?

Faut-il remettre sur le papier ces conflits et ces crises qui durent depuis des décennies et qu’aucune force ne parvient à régler, ni celles des États ni celle de la « communauté internationale » (Polisario, Azaouad) ?

Faut-il se plaindre de la retenue prudente, mais légitime, des puissances occidentales qui ne veulent plus se laisser aspirer dans des espaces indéfinis et dont, en réalité, on ne veut plus que pour renflouer des économies ruinées ? La capture d’otages et le chantage auquel elle donne lieu compliquent singulièrement l’équation.

Faudrait-il s’abandonner à la fatalité et, en l’occurrence, à la volonté divine comme le revendiquent les bourreaux barbus qui tranchent les membres, lapident les femmes, enlèvent les enfants pour en faire des soldats, détruisent les mausolées, tout en s’adonnant au commerce éhonté de la drogue, des armes et des esclaves ? Qu’en dirait aujourd’hui Ignace de Loyola qui recommandait, en son temps, de « se servir des moyens humains comme s’il n’y en avait point de divins et de divins comme s’il n’y en avait point d’humains » ?

Nous assistons aujourd’hui, impuissants, écoeurés et inquiets à des débordements que l’extrémisme porte en lui-même. Nous en avons fait l’expérience au cours de notre histoire en Europe comme ailleurs dans le monde et cela s’est toujours soldé par des conflits sanglants, longs et coûteux en temps, en efforts, en hommes et en richesses : « du sang de la sueur et des larmes ».

Ce conflit a débuté localement à armes inégales. Le terrorisme a toujours l’avantage sur l’État de droit jusqu’à ce qu’il soit totalement et définitivement éradiqué. L’instauration de la charia dans une partie du Mali déstructuré n’est pas seule en cause ; mais aussi la destruction d’un État par une bande de voyous incultes, ambitieux, avides, rancuniers, sanguinaires et déterminés à mener la vie dure aux grandes puissances économiques comme aux gouvernements des pays limitrophes. Ce dont il s’agit n’est pas moins que la mise en coupe réglée de la ceinture sahélienne, entre la Mauritanie et la Libye, par ces bandes constituées de trafiquants de tout poil qui se parent des vêtements et de l’aura du prophète pour assouvir leurs vengeances et leur volonté de puissance. Cela rend impropre à la circulation des personnes et des biens un immense territoire qui, pour paraître désertique n’en est pas moins un réservoir potentiel de grandes richesses minérales, mais aussi un trait d’union ou une zone tampon entre deux mondes de sensibilités et de cultures différentes.

Les frontières sont celles que les États ont « héritées de la colonisation ». L’expérience, hormis de très rares exceptions, a montré que personne n’avait intérêt à les remettre en question quand bien même elles ne correspondraient pas aux implantations ethniques ou au nomadisme de certaines populations. Ce serait ouvrir la boîte de Pandore. En l’occurrence, c’est hors de toute consultation et de tout processus démocratique, à l’occasion d’un putsch manqué, que le Mali s’est trouvé coupé en deux. Il y a donc là matière à action internationale. Or, à quoi assistions-nous depuis six mois ? A de vaines tergiversations, dans des réunions sectorielles, alors que la situation empirait de jour en jour dans le Nord. La CEDEAO1, entre son président en exercice et son médiateur, poussée par l’ONU et par l’UE mais peu dynamisée par l’Union africaine (UA), s’est trouvée en peine d’agir matériellement, non pas faute d’une demande en bonne et due forme du Mali2, mais faute de consensus… et de moyens. Finalement le Mali et la CEDEAO ont trouvé le 24 septembre 2012 un “accord sur les conditions de déploiement d’une force africaine en vue d’une opération de reconquête du Nord contrôlé par les Islamistes depuis six mois”.3

Les acteurs

Seule, une opération militaire de la CEDEAO, face à un adversaire extrêmement mobile, aguerri, déterminé et très bien armé, ne peut aboutir que si elle s’inscrit dans un contexte plus large, celui d’une coopération internationale qu’appellent de leurs voeux plusieurs pays limitrophes du Sahara dont le Niger, la Mauritanie et le Maroc.

Si l’Algérie en sent aussi le besoin -et la première conférence régionale Afrique du Nord et Sahel qui s’est déroulée à Alger les 12 et 13 septembre dernier4, en porte témoignage- elle se montre trop désireuse d’en prendre les commandes pour emporter l‘adhésion des autres gouvernements et ce d’autant moins que l’affaire du Polisario continue de pourrir les rapports entre elle, le Maroc et la Mauritanie. Les camps du Polisario s’avèrent être des bases d’entraînement et de recueil pour les terroristes d’AQMI5 et du MUJAO6, ce qui n’est pas sans laisser planer un doute sur la réalité et la nature de l’engagement algérien.

La réticence des autorités d’Alger à coopérer avec les pays occidentaux est manifeste et transparaît dans les conclusions de la conférence : « Cette première conférence régionale… a permis… de réitérer l’attachement au principe de non-ingérence étrangère dans la région du Sahel… » Toutes les conditions ne sont donc pas réunies, tant s’en faut, pour une opération conjointe destiné à débarrasser le Sahara de ses hôtes indésirables.

Pour autant, l’Union européenne ne se désintéresse pas du sujet. Elle a lancé le 17 juillet dernier une « Mission de sécurité et de défense commune : EUCAP Sahel Niger »7. Ses premiers éléments sont d’ores et déjà à pied d’oeuvre au Niger, dans une discrétion que requiert la situation délicate de ce pays, peu désireux de marcher sur les brisées du Mali, mais bien décidé à conserver la maîtrise de ses ressources minérales et de ses voies de communication.

Les États-Unis s’impliquent fortement dans la région depuis 2002 ; ils portent leurs efforts sur la surveillance et le contrôle des menaces terroristes (Pan Sahel Initiative). Ils viennent de suspendre leur aide au Mali suite au départ forcé du président Amadou Toumani Touré et au putsch bâclé qui en a été la cause le 22 mars 2012. Ils maintiennent avec le reste de la zone, élargie depuis 2005 au Nigéria, au Sénégal, au Maroc, à l’Algérie et à la Tunisie, une présence discrète ainsi qu’« un réseau d’une douzaine de mini-bases aériennes –des facilités temporaires- qui sont utilisées par des petits avions non militarisés équipés de capteurs pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. » 8 Ouagadougou serait le centre névralgique de ce dispositif qui, fruit d’une coopération entre le Pentagone, le Département d’État et l’Agence Américaine pour le Développement (USaid), porte le nom de « Trans-Sahara Counter Terrorism Partnership » (TSCTP).

On imagine que ces initiatives américaines sont, peu ou prou, coordonnées avec celles de leurs alliés européens qui, pas plus que les États-Unis, ne cherchent à s’engager physiquement dans l’opération de reconquête du Nord du Mali que la CEDEAO est sensée planifier en ce moment: soutien technique, logistique, en matière de renseignement et de formation, oui, troupes au sol, non.

En revanche, le retrait d’Afghanistan libère des moyens logistiques, de surveillance et d’interventions aériennes qui font aujourd’hui défaut sur le théâtre sahélien.

Pourquoi, d’ailleurs, parler de « théâtre » alors qu’il n’y a pas de conflit déclaré ? Nous nous trouvons là dans une situation de crise. Mais les acteurs sont tous en place et clairement désignés. Ils sont de deux ordres : les institutionnels et les « autres », ceux qui n’ont aucune reconnaissance officielle.

Les institutionnels comprennent les États souverains « sahélo-sahariens » (Nigeria, Niger, Tchad, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Mali), les États impliqués par des accords spécifiques (France, États-Unis), les Unions (Union africaine, Union européenne, CEDEAO), les organisations internationales (ONU, ONG et agences diverses dont l’USAid et l’AFD9).

Les « autres », on s’en doute sont AQMI, le MUJAO10, Ansar ed Dine11, Boko Haram12, Al Qaïda, le MNLA13, ainsi que quelques milices d’auto-défense et des « complices » extérieurs, spécialisés dans les trafics de drogue, d’armes et de personnes.

Il y a enfin et surtout les populations qui sont soit victimes d’exactions sous la domination des intrus, soit réfugiées dans des camps et dans des conditions sordides dans les pays limitrophes. On en compte plusieurs centaines de milliers à ce jour et leur survie n’est assurée que grâce à l’action de l’UNHCR14, de la Croix rouge internationale et d’ONG occidentales. Les rebelles touaregs ayant été chassés de leur dernier bastion, Angoso, le 11 juillet 2012, le nord du Mali est désormais contrôlé par les Islamistes. En plus des 265 000 réfugiés maliens présents dans les pays voisins, le Mali compte plus de 185 800 déplacés internes à la mi-août. Ils vivent dans des conditions précaires dans des installations spontanées ou au sein des communautés hôtes. L’insécurité générale a limité l’accès aux populations affectées dans le nord15.

Par ailleurs la crise se complique du cas particulier du Polisario, pierre d’achoppement entre le Maroc et l’Algérie, et sanctuaire possible d’Islamistes en mal de terrorisme. Cette collusion est dénoncée depuis des années par la plupart des pays sahélo sahariens et les articles de presse ne manquent pas sur ce point16. Un rapport récent du Centre international pour les études sur le terrorisme (ICTS) a été présenté récemment au National Press Club de Washington D.C. et a attiré l’attention de la communauté internationale sur les dangers qu’encourt le Sahel du simple fait des camps de Tindouf où des milliers de Sahraouis sont retenus par le Front Polisario et constituent un réservoir idéal de recrues pour les organisations terroristes qui ont de quoi les séduire et les fidéliser17. La revue Préventique avait déjà attiré l’attention sur ce point dans plusieurs de ses livraisons précédentes18.

 

La gestion de crise

Nous nous trouvons aujourd’hui confrontés à une situation de crise asymétrique, de guerre larvée, non déclarée et dont les caractéristiques sont celles que le général Jean-Louis Georgelin19 évoquait à propos des crises modernes les “4D” :

Durée : depuis plus de cinq ans, AQMI est installé au Sahara (et a même fourni à l’ambassadeur et académicien Jean Christophe Rufin, le thème d’un roman passionnant)20. Son éradication demandera du temps et un effort soutenu en raison des trois autres “D”.

Durcissement : on est passé de la prise d’otages et des rezzous, de la contrebande et de la gesticulation à l’annexion de territoires. On assiste à l’armement massif en matériels souvent sophistiqués des différentes composantes, elles-mêmes aguerries au travers du conflit libyen, de la crise nigérienne, voire d’engagements plus lointains.

Dispersion : les grands espaces sont propices à cela et assurent la survie de ces mouvements qui ont peut-être commis l’erreur de s’installer à demeure dans des agglomérations (Gao, Tombouctou, Tessalit, Kidal).

Diversité : il y a effectivement de tout dans ce consortium terroriste tant sur le plan ethnique que sur le plan religieux ; il y a des purs et des impurs, des commerçants et des mystiques. Les buts de guerre peuvent varier. Toute coalition comporte un risque d’éclatement consubstantiel.

Alors quel espoir y a-t-il, compte tenu de ces données, de voir une résistance s’organiser tant au Mali que dans la région ? L’amalgame entre pouvoir divin et pouvoir terrestre, confusion née de la propagande d’Al Qaïda propagée par Internet et les réseaux sociaux et à laquelle sont sensibles les jeunes gens désoeuvrés –la grande majorité en terre africaine- et les esprits faibles, s’accompagne aujourd’hui d’une détestation de l’Occident et de ses oeuvres. Les maladresses de ce dernier ne sont pas étrangères à cet état de fait21. Mais il y a des limites à tout car cette détestation s’accompagne du péché d’envie pour le mode de vie européen –l’émigration en témoigne- mais aussi de la constatation que sans l’aide de l’Occident il n’y aurait pas de survie. Par ailleurs, l’application brutale et sans nuance de la charia la plus rétrograde et la soumission forcée des populations touarègues, connues pour leur indépendance et leur fierté naturelles, à une règle qui ne correspond ni à leurs traditions, ni à leur mode de vie, ne peut manquer de se retourner, à plus ou moins brève échéance contre les « conquérants d’Allah » auto proclamés.

Au Mali où coexistait un embryon de régime militaire, inefficace et déconsidéré depuis le putsch de mars 2012 et un gouvernement composite et divisé, des groupes d’auto-défense ont vu le jour. Ils recrutent en créant sans doute plus de turbulence qu’autre chose en dépit de leur enthousiasme et de leur détermination à en découdre22.

Les efforts de la CEDEAO pour remettre le Mali sur des rails légaux et constitutionnels semblent néanmoins porter leurs fruits et devraient aboutir dans les mois à venir à la reconstruction d’un État, préalable sine qua non à la reconquête du nord. Encore faudra-t-il que la bouderie de l’armée nationale cesse une bonne fois pour toutes, qu’elle adopte un code de conduite copié sur celui de l’OSCE, déjà en vigueur dans les pays voisins, et que l’État de droit prévale.

Les États de la région sont impliqués dans la recherche d’une solution qui commence par la négociation: les contacts entre Ansar ed Dine et le médiateur de la CEDEAO, le président burkinabé Blaise Compaoré, témoignent d’une dynamique en ce sens23. Si les négociations n’aboutissent pas (il n’y a guère de points communs entre les acteurs institutionnels et les groupes islamiques), ce sera le recours à la force avec l’aide, le soutien et la caution non seulement des pays impliqués (France, États-Unis) mais aussi des Unions et des organisations internationales.

Reste le cas pendant du Sahara Occidental et du Front Polisario qui, en trente ans, n’a pas trouvé l’amorce d’une solution en dépit d’un engagement continu et très onéreux de la communauté internationale. Cela se double de trafics de drogue dont l’Europe est destinataire et victime, mais dont les bénéfices servent au recrutement des jeunes sahraouis. Yonah Alexander24 est très clair à ce sujet quand il estime, preuves à l’appui, que des liens existent entre AQMI et des cartels sud-américains et que des membres du Polisario seraient parties prenantes à ce trafic.

 

Les raisons d’espérer

L’espoir d’une coopération régionale se heurte ainsi à des conflits d’intérêt transfrontaliers, mais également à une différence de culture entre les sous-régions concernées. Il est révélateur que la Mauritanie et le Sénégal viennent de s’extraire de toute participation physique à une opération militaire au Mali, et se contentent de lui apporter leur soutien politique et logistique. Il est essentiel, à ce point, que l’Algérie clarifie drastiquement sa position car c’est d’elle en grande partie que dépendra l’issue de cette crise.

Au-delà des consultations diplomatiques et politiques, il n’est pas certain qu’une farouche volonté anime les acteurs institutionnels face aux risques d’enlisement géographique, de ruine financière et de réactions terroristes qu’ils encourent. Car les djihadistes ont amplement fait la preuve de leur volonté de nuire et de « conquérir l’Afrique de l’Ouest »… dans un premier temps !

Et l’erreur de base qui a été commise, en particulier chez les « Occidentaux », « réside dans l’absence de discrimination entre djihadisme global, lui-même loin d’être unitaire, et les terrorismes locaux, qui appellent des réponses différentes: aucune négociation n’est envisageable avec le djihadisme global, alors que des solutions politiques peuvent contribuer à l’éradication des terrorismes locaux. »25 Deux questions sont donc à régler en priorité pour ramener un semblant de paix et de sécurité dans la région : celle du Sahara occidental et celle du pays Azaouad.

L’erreur consisterait aussi pour les Européens à se sentir étrangers à la résolution de cette crise gravissime qui réagit déjà sur leur stabilité politique et économique. Ne l’oublions pas car nous avons su en tirer profit aux temps lointains de la colonisation, l’Afrique est à notre porte.

L’immigration qui déferle sur notre continent à un moment fort peu propice de notre histoire et de notre économie se déroule dans des conditions inacceptables tant pour les migrants que pour les pays hôtes, de moins en moins capables de faire face. Causés autant par la misère que par l’instabilité politique ses flux ne sont pas près de s’éteindre ni de se modérer, au détriment des deux continents et au prix de drames quotidiens.

Il appartient donc aux Européens de lutter avec leurs alliés et les pays de la région pour tenter d’éradiquer la misère, et de rétablir la stabilité politique, avec leurs moyens et à la mesure de l’engagement de leurs amis africains. Ils disposent de bons outils pour cela, encore leur faudrait-il avoir la volonté de s’en servir.

Ce sont là, dans une urgence qui n’échappe à personne, les conditions d’un avenir pacifique, juste et durable pour une région qui y aspire depuis longtemps.

Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d’homme,

les Dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là.26

 

(Rédigé le 24 septembre 2012)

—-

Notes & références

1 Conseil Economique et de Développement des États d’Afrique de l’Ouest.

2 La demande en a été faite officiellement le 5 septembre 2012 à Abidjan par les envoyés du président malien par intérim, Mr Diocounda Traoré, qui requiert un renforcement des capacités antiterroristes par l’envoi d’un détachement de fonctionnaires de police et par l’envoi aussi d’équipements mais aussi un appui aérien et l’envoi de cinq bataillons à partir de la ligne de front qui « seront graduellement engagés pour contrôler les villes reconquises ».

3 Serge Daniel – Mali : accord entre Bamako et la CEDEAO sur le déploiement d’une force africaine – AFP- 24 septembre 2012.

4 Avec la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Soudan, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad. Cette conférence était co-organisée par l’Union Européenne et par l’Institut Interrégional des Nations Unies pour la recherche de la criminalité et la justice.

5 Al Qaïda au Maghreb Islamique

6 Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest

7 Frédéric Powelton –Terrorisme : des experts de l’UE au Sahel et dans la corne de l’Afrique, Sahel Intelligence 18 juillet 2012

8 François d’Alençon –Les Américains suivent de très près l’évolution de la situation au Mali-La Croix 18 septembre 2012.

9 Agence Française de Développement.

10 Mouvement pour l’Unicité du Djihad en Afrique de l’Ouest Ce groupe djihadiste est né d’une scission d’Aqmi. Composé d’Arabes maliens ou mauritaniens, il s’est élargi à d’autres nationalités et etnhnies (Nigériens, Peuhls, Sénégalais etc.); lié aux trafics de drogue, le MUJAO est aux mains d’Hamada Ould Mohammed Kheirou, alias Abou Ghoum-Ghoum, un Mauritanien.

11Ansar ed Dine : les ‘défenseurs de la foi ‘, groupe de touaregs religieux opposé au MNLA et proche d’AQMI. C’est le groupe touareg rival du MNLA et aujourd’hui le plus important mouvement. Ansar Dine est dirigé par Iyad ag Ghaly, un Touareg des Iforas, âgé de 54 ans, héros des guerres touaregs des années 1990. C’est lors de son séjour en Arabie saoudite comme consul du Mali (2007-2010) qu’il se serait radicalisé. Ansar Dine a pour seul programme l’application stricte de la charia, effective désormais au nord Mali.

12 Boko Haram, littéralement, en langue Houssa, ‘l’éducation occidentale est un péché’. Secte salafiste réactionnaire vieille d’une dizaine d’années, devenue une formation djihadiste pratiquant le terrorisme tant à l’intérieur du Nigéria, contre le pouvoir en place, les chrétiens et les étrangers qu’à l’extérieur et notamment au Sahel.

13 Mouvement national pour la libération d’Azaouad (coalition touareg née en novembre 2011 de la fusion de l’Alliance pour le changement et la démocratie, du MNLA et du Mouvement touareg du Nord Mali). Ce mouvement a profité du putsch de mars 2012 à Bamako pour prononcer la sécession du Nord Mali (pays d’Azaouad) tout en demeurant profondément opposé aux mouvements islamistes qu’il considère comme « ennemis venus de l’étranger corrompre nos traditions et notre religion et interrompre les travaux de développement en cours ». Son éphémère victoire s’est terminée en déroute avec la prise des villes de Tombouctou, de Gao et de Kidal par AQMI, Ansar ed Dine, le MUJAO et des renforts de Boko Haram (venus du Nigéria).

14 Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

15 Communiqué UNHCR d’août 2012 – http://www.unhcr.fr/pages/4f7aa7206.html

16 Sahel Intelligence du 6 décembre 2011.

17 Anouar Boukhars et Yonah Alexander, ICTS 28 août 2012.

18 PS 121 de février 2012 et PS 113 d’octobre 2010, sous cette signature.

19 Chef d’état-major des armées françaises de 2007 à 2010.

20 Jean-Christophe Rufin, Katiba, Flammarion 2010.

21 Caricatures et film injurieux de septembre 2012.

22 Sabine Cessou – Ces milices qui veulent en découdre avec les Islamistes- Slate Afrique 27 juillet 2012.

23 Au mois de juin 2012, le président Compaoré a reçu à Ouagadougou les représentants d’Ansar ed Dine et du MNLA. Le 8 août 2012, le ministre burkinabé des affaires étrangères, Djibrill Bassolé s’est rendu à Kidal pour y rencontrer Iyad al Ghaly, chef d’Ansar ed Dine, puis à Gao pour discuter avec les responsables du MUJAO. 24 Yonah Alexander – 10 years after 9/11 and beyond – Potomac Institute Press – 28 août 2012.

25 Hervé Coutau-Bégarie, Traité de Stratégie, p.520 – Ed. Economica 2011.

26 Jean-Paul Sartre – Les mains sales.

Crédits photos © Les rebelles établissent une position avancée à l’ouest de la ville de Ben Djaoual, après leur progression éclair de la veille, Ben Djaoul, Libye, 3 mars 2011