Photo SLD, Kaboul International Airport (KAIA), Afghanistan, 9 juin 2012

Après l’escale de Douchanbé, les passagers atterrissent à l’aéroport de Kaboul, KAIA pour « KAbul International Airport », en zone de transit française. C’est le Détachement de transit interarmées Air (DETIA) qui assure les formalités d’inprocessing des personnels militaires à l’arrivée et d’outprocessing au départ. Le DETIA est constitué de personnel de l’armée de l’air, mais inclut également quelques personnels du 1er RTP (Régiment du train parachutiste spécialisé dans l’appui à la projection) pour le largage de colis, la technique dite HAOB (haute altitude ouverture basse) étant une spécificité française reconnue pour son rapport coût-efficacité.

Le 519e Groupe de transit maritime (GTM), organisme à vocation interarmées Terre, est également présent. La mission du DETIA était réalisée cet été sous la responsabilité du lieutenant L., qui nous explique le fonctionnement d’une équipe renouvelée tous les six mois et pour laquelle travailler une quinzaine d’heures par jour sept jours sur sept est non seulement la norme, mais normal.

La mission

Notre mission est celle de toute zone de transit aéroportuaire, à savoir assurer le chargement et déchargement des aéronefs dont la responsabilité nous incombe : il s’agit d’A330, A320, A340, de C160, de C130, mais aussi d’Antonov 12 et d’Iliouchine 76 (pour le transport de denrées alimentaires) ou encore de gros-porteur type C17 américain. Notre charge de travail dépend donc de l’arrivée et de la nature des avions et de leur cargaison, qui peuvent être français, mais aussi belges (nous avons depuis juin 2011 deux personnels belges attitrés pour nous aider dans l’assistance des C130 belges sur la base de rotations de quatre mois), australiens ou américains. Si les avions transportent des passagers, un A340 avec quelque deux cent dix passagers demandera environ une heure de temps pour traiter ces derniers et leurs bagages. En revanche s’il s’agit du même Airbus transportant cinq à six palettes, il faudra une bonne journée pour décharger quelques dizaines de tonnes de fret et reconditionner les palettes pour recharger sur C160. La charge d’un C17 peut, quant à elle, atteindre vingt-cinq tonnes de fret. Nos amplitudes horaires sont importantes, car les avions arrivent à toute heure de la nuit et de la journée. La période estivale cette année est particulièrement dense en raison des relèves de personnels français et belges, par contre le volume de fret est moindre en raison de l’élévation de température : à KAIA, l’altitude (1 800 mètres) est une contrainte supplémentaire par rapport à Bagram et la capacité d’emport maximale des aéronefs est de soixante-dix tonnes en hiver et de cinquante tonnes en été (à Bagram elle est d’une centaine de tonnes). Les conditions climatiques extrêmes de KAIA (- 20 degrés celsius cet hiver ; + 40 l’été) nous demandent d’être particulièrement vigilants, quant au transit de certaines palettes, en particulier lorsqu’il s’agit bien sûr de chiens que nous ne pouvons pas laisser trop longtemps sur le tarmac de l’aéroport. Notre zone de stockage est modulable, ce qui est un avantage…

Les moyens

L’aéroport de Kaboul est depuis deux-trois ans bien équipés, notamment pour le tractage des avions et le dégivrage des avions, mais nous avons nos propres moyens et fonctionnons de façon autonome. Nous pouvons demander de l’aide en cas de besoin, notamment en cas d’urgence pour réparer une panne au niveau de nos engins aéroportuaires. Je pense par exemple au non fonctionnement d’une passerelle de débarquement qui fait partie du matériel dont nous avons besoin, au même titre que les tapis roulants permettant de décharger le « vrac » et les plateformes élévatrices permettant de monter jusqu’à six mètres pour atteindre la soute des avions. Nous avons un mécanicien dédié par matériel et stockons les équipements fragiles en raison des contraintes climatiques évoquées précédemment : la plateforme ATLAS par exemple est ancienne (la France n’en a plus que deux) et demande un travail d’entretien important.

Nous avons la possibilité de faire appel à des renforts, mais en travaillant à raison d’une quinzaine d’heures par jour tous les jours, je n’ai pas eu à le faire…