Crédits photos © Quentin Michaud

La suite de notre reportage au sein des Forces Françaises à Djibouti (FFDJ).

Gal MontocchioC’est en ces termes que le général Philippe Montocchio, commandant des FFDJ (COMFOR), résume l’intérêt géostratégique du maintien d’une présence militaire française à Djibouti. « Il suffit de regarder une carte, c’est une route d’approvisionnement entre l’Europe et l’Asie. Les Japonais ont compris cet intérêt géostratégique, puisque Djibouti est leur seule emprise navale en dehors du Japon », explique-t-il. La zone de responsabilité des FFDJ est grande, puisqu’en plus de Djibouti, elle inclut le Darfour, le Soudan du Sud, la Somalie, ainsi que le Yémen.

Parmi les missions des FFDJ, les militaires ougandais sont formés avant leur déploiement en Somalie dans le cadre de leur engagement au sein de l’African Union Mission in Somalia (AMISOM). « Nous mobilisons deux fois par an une trentaine d’instructeurs français pour assurer une partie de la formation des soldats ougandais », précise le général. Depuis la mise en place de ce programme de formation établie en coopération avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, quinze GTIA ougandais ont été formés, soit au total 25 000 soldats.

La France soutient également les autorités somaliennes au travers d’un financement européen de l’armée somalienne. « Un soldat sur cinq est payé par la contribution française au sein de ce programme d’aide européenne », souligne le général Philippe Montocchio.

Les FFDJ constituent aussi une « anti-chambre des opérations françaises » comme ce fut le cas lors de notre engagement en Afghanistan ou à l’heure actuelle dans la Bande sahélo-sahélienne (BSS). « Djibouti est un vaste camp d’entraînement que l’on ne retrouve pratiquement nulle part ailleurs ». En termes de soutien logistique aux opérations, le nœud djiboutien joue un rôle stratégique que ce soit pour soutenir les forces implantées dans le sud de l’Océan indien (FAZSOI) ou encore appuyer les implantations militaires françaises aux Émirats Arabes Unis (EAU).

Si les FFDJ ne sont pas engagées dans l’opération Chammal en Irak, elles entrent « dans l’équation au titre de réservoir de forces », rappelle le COMFOR. C’est selon cette même logique d’aide à la projection que certains militaires basés à Djibouti ont été déployés au cours du printemps 2014 dans l’Opération Sangaris en Centrafrique.

Au cours des deux à trois prochaines années, les FFDJ vont continuer à subir une réduction du nombre de personnels civils et militaires détachés à Djibouti. « Nous sommes dans un mouvement d’ensemble qui touche aussi bien les armées basées en métropole que celles basées en territoire d’outre-mer  (…). Nous allons donc continuer à perdre quelques centaines d’hommes au cours des trois années qui viennent ». Les FFDJ vont cependant continuer à fonctionner en respectant leur format interarmées actuel comprenant aussi bien des forces terrestres, aériennes que maritimes. Un dispositif de prépositionnement essentiel pour la France qui continuera à jouer un rôle majeur dans le bon équilibre des forces françaises déployées alentour.

Propos recueillis par Murielle Delaporte & Quentin Michaud.

Suivez sur notre site et dans les prochains numéros de notre magazine Opérationnels SLDS la suite de notre reportage à Djibouti.