Publié sur www.ttu.fr – Alors que Jeb Bush s’apprête à prononcer un discours de politique étrangère le 18 février devant le  « Chicago Council on Global Affairs » (1)  et qu’Hillary Clinton commence à communiquer sur son équipe de campagne, les commentateurs politiques américains tendent à se focaliser sur la probabilité d’un nouveau duel Bush-Clinton.Même si nombre d’électeurs sont fatigués des dynasties du siècle passé et préfèreraient un Marco Rubio (Sénateur de Floride) côté républicain ou une Elisabeth Warren (Sénatrice du Massachussetts) côté démocrate et même si les mois qui viennent peuvent générer des retournements d’opinion rapides, Bush et Clinton sont pour l’heure considérés comme les «front-runners » des prochaines élections présidentielles américaines.

Si l’évolution démographique américaine appelle à de nouvelles logiques et de nouveaux acteurs sur la scène politique américaine, la reprise économique et l’instabilité géopolitique internationale pourraient paradoxalement jouer en faveur du retour rassurant à une certaine politique « as usual ».  Jeb Bush, dont l’équipe de politique étrangère et de défense ressemblerait davantage à celle de son père que celle de son frère (avec des personnalités comme Zoellick ou encore Zackheim), n’a rien d’un néo-conservateur, mais incarne en effet plutôt le retour à un certain conservatisme reaganien auquel s’était déjà essayé Mitt Romney lors des dernières élections.

Hillary Clinton, quant à elle, semble bâtir son équipe autour de John Podesta  et du think tank « Center for American Progress » institué par ce dernier. Les observateurs tendent à prédire une politique plus « à la Bill » qu’« à la Obama ». La question que l’on peut donc se poser dans l’hypothèse d’un remake Bush-Clinton est de savoir si les différences en matière de défense et de politique étrangère seraient aussi accrues en 2016 qu’en 1992. Pour l’instant, à première vue et au regard du contexte actuel, il semble que non, car la tendance commune aux deux candidats semble privilégier une politique de fermeté face au terrorisme et une ligne stratégique et budgétaire plus claire que le président sortant. Jeb Bush, contrairement au Vice-président Biden, estime que l’Amérique est loin d’être immune d’un terrorisme à la Charlie Hebdo. Les différences pourraient être plus sensibles en matière de stratégie en Asie-Pacifique. A la question de savoir si l’affaire Benghazi est susceptible de pénaliser Hillary Clinton, les observateurs politiques américains notent avec justesse que ceux qui l’évoquent ne voteraient de toute façon pas démocrate. En revanche, le virage à droite des classes ouvrières et des classes moyennes (notamment au sein de l’électorat féminin) est retenu comme un critère allant dans le sens du retour de balancier déjà amorcé en faveur du GOP…

>>> Article publié sur :  http://www.ttu.fr/la-politique-etrangere-dans-les-elections-americaines-2016/

>>> Crédit photo: Bill Pugliano/Getty Images (diffusée par: http://www.bloomberg.com/politics/articles/2015-02-18/can-jeb-bush-distinguish-himself-from-his-brother-on-foreign-policy-)

 

(1) Voir pour l’heure: http://www.reuters.com/article/2015/02/18/us-usa-politics-bush-jeb-idUSKBN0LM06F20150218