Le choix de Saint-Michel comme Saint Patron des parachutistes ne date pas d’hier. En effet, il faut remonter à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en Angleterre, plus précisément au sein du 2e SAS (Special Air Service) à la veille du débarquement en Normandie, pour voir apparaître ce culte au sein des unités aéroportées. Ce dernier va se cristalliser pour les troupes aéroportées (TAP) françaises en Indochine et plus particulièrement à compter de l’année 1947 pour aboutir le 13 juin 1948 en la cathédrale d’Hanoï à la consécration de Saint-Michel comme Saint Patron des parachutistes lors d’une messe célébrée par le père Casta.

De nos jours, ce culte perdure avec de nombreuses traditions associées notamment celle de remettre une médaille à l’effigie de l’archange aux stagiaires qui préparent le brevet parachutiste militaire. En vérité, on ne recense pas moins de 8 brevets parachutistes militaires au sein de l’armée française. Ces 8 brevets sont les suivants : le brevet de préparation militaire parachutiste (BPMP) ; le brevet d’initiation au parachutiste militaire (BIPM) ; le brevet de parachutiste militaire (BPM) ; le brevet de cadre des troupes aéroportées (BCTAP) ; le brevet de moniteur parachutiste (BMP) ; le brevet de chuteur opérationnel (BCO) ; le brevet de pilote tandem ; le brevet d’instructeur au saut en ouverture commandée retardée (INSOCR).

Actualité des unités aéroportées françaises

Présentes au sein de toutes les composantes des forces armées françaises, les troupes aéroportées sont majoritairement concentrées au sein de l’armée de terre (unités composantes la 11e brigade parachutiste[1] (BP) et celles rattachées au commandement des forces spéciales terre -CFST), mais elles sont aussi présentes au sein des unités composant la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) de la marine nationale ainsi qu’au sein de la brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention (B.A.F.S.I.) qui regroupe les fusiliers de l’air et commandos parachutistes de l’air de l’armée de l’air[2].

L’asymétrie et l’hybridité des conflits contemporains associées à l’immensité des zones d’interventions (bande sahélo-saharienne par exemple) redonnent toute leur pertinence aux opérations aéroportées (ravitaillement par voie aérienne, projection massive de forces de l’avant, infiltrations commandos sous voile…). Capables de mettre en œuvre le principe de surprise et d’intervenir là où l’ennemi ne les attend pas, les troupes aéroportées permettent de faire basculer l’incertitude stratégique du côté de l’adversaire en le déstabilisant avec force et fulgurance et en le privant de l’initiative. La combativité, la rusticité, l’agilité et l’endurance des TAP combinées à la mise en œuvre de moyens de coercition puissants font de ces dernières un atout considérable dans la conduite des opérations. L’engagement des TAP lors des opérations Serval et Barkhane prouvent, s’il en était encore besoin, la plus-value stratégique apportée par ces unités d’élite de l’armée française.

[1] La 11e brigade parachutiste (11e BP) est une des brigades interarmes des forces terrestres, spécialisée dans l’engagement par la 3e dimension.  Brigade d’assaut et d’urgence, la 11e BP est spécialisée dans la projection de forces et de matériels en situation de crise.

[2] Il convient de noter que l’on trouve du personnel breveté parachutiste au sein de toutes les spécialités et services qui composent les armées françaises (service des essences des armées, service du commissariat des armées, service de santé des armées…).