En réponse aux offensives allemandes du printemps conduites par Ludendorff, Foch décide de lancer une offensive générale tout au long de la ligne du front de l’Ouest, ceci afin de mener une guerre d’harcèlement et d’usure face à un ennemi épuisé moralement. Cette offensive est appelée offensive des 100 jours. Elle est également connue sous le nom des 100 jours du Canada en hommage à la vigueur de l’engagement du Corps canadien[1]. Cette offensive regroupe en fait toute une série de batailles conduites du 8 août au 11 novembre 1918 sous le commandement du généralissime Foch. A la différence de l’offensive Ludendorff, l’offensive des 100 jours fut courte et décisive. Elle permit ainsi aux armées françaises et à leurs alliés d’enfoncer les lignes du front de l’Ouest comme jamais ces dernières ne le furent en l’espace de 4 années ceci jusqu’à provoquer la déroute des armées allemandes et la signature de l’armistice en forêt de Compiègne.

En France, cette offensive est généralement connue sous le titre des contre-offensives Foch, nom générique regroupant les dernières grandes batailles dites d’ensemble, c’est-à-dire regroupant elle-même plusieurs batailles, connues sous les noms de : Troisième bataille de Picardie (8 août-14 septembre), poussée vers la ligne Hindenburg (29 août au 20 septembre), bataille de Champagne et d’Argonne (26 septembre au 15 octobre), bataille de l’Oise, de la Serre et de l’Aisne (29 septembre au 30 octobre), seconde bataille de Belgique (28 septembre au 11 novembre) et poussée vers la Meuse (5 au 11 novembre).

Parmi les batailles qui composent la Troisième bataille de Picardie, la plus mémorable fut la bataille d’Amiens qui débuta le 8 août 1918, journée que le général Ludendorff finira par surnommer le jour noir de l’armée allemande. Cette journée marqua en effet le début de la fin pour les armées de la Triple alliance. L’attaque, forte de 10 divisions et plus de 500 chars, fut menée conjointement par le Corps australien et canadien de la quatrième armée britannique. Elle frappa d’effroi l’armée allemande qui fut totalement dépassée par cette poussée tant et si bien qu’au soir de ce 8 août les lignes allemandes étaient enfoncées de plus de 24 kilomètres. Fort des leçons de la bataille de Cambrai et de la livraison du tank Mark V bis, capable de franchir de larges tranchées, les alliés trouveront avec la bataille d’Amiens une solution au problème de l’enlisement en même temps qu’ils en finiront avec la guerre de positions.

Galvanisé par ce succès, Pershing décida de lancer la première attaque de l’armée des Etats-Unis en tant qu’armée indépendante sur le saillant de Saint-Mihiel. Cette dernière fut un succès et permit de faciliter la réunion avec les armées françaises et britanniques afin de conduire la poussée vers la ligne Hindenburg. Position défensive très difficile à prendre, constituée de rangées de fils de fers barbelés et de blockhaus en bétons, l’annonce de l’attaque imminente de la ligne Hindenburg inquiétait à juste titre l’ensemble des soldats. Lors de la dernière semaine de septembre, 123 divisions soit environ un demi-million d’hommes se regroupèrent pour enfoncer ladite ligne jusqu’alors réputée imprenable…

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[1] L’importance du Corps canadien est souvent éclipsée par la montée en puissance des troupes américaines lors de l’année 1918.

Photographie telle que reproduite sur le site: http://experience.apocalypseww1.com/fr/archives/