(Source : B2 – Nicolas Gros-Verheyde)  La task-force Takuba se prépare. Moins vite que prévu ou espéré à l’origine. Seuls quatre pays ont répondu positivement, aujourd’hui, pour former cette force. Des questions politiques, logistiques se posent encore.

Le nombre de pays européens ayant répondu positivement a plutôt diminué par rapport aux espérances. Ce qui justifie une certaine exaspération à Paris.

Objectif : compléter le dispositif EUTM Mali / Barkhane

Le groupement de forces spéciales européennes « Takuba » (Tabouka) aura un rôle principal : « accompagner les forces locales au combat » comme l’a rappelé à Paris devant quelques journalistes le chef d’état-major des armées françaises, François Lecointre. Une nécessité. Elle vient combler un ‘vide’ qui existe aujourd’hui entre, d’un côté, la formation par les Européens des forces maliennes (EUTM Mali) et les opérations militaires (notamment l’opération française ‘Barkhane’). Les troupes maliennes partent au combat ‘seules’.

Les troupes de Takuba placées au plus près de la zone des trois frontières

Cette task-force participera de la concentration de l’action militaire française et locale sur le Liptako Gourma, à la croisée des trois frontières Mali-Niger-Burkina, consacrée comme ‘zone d’effort’ par les Français. Les forces spéciales seront ainsi disséminées au plus près des forces locales et de la zone d’intervention : à Gao, Ansongo, Ménaka et Indelimane.

Le quartier général à N’Djamena

Le Quartier général de cette force sera basé à N’Djamena — colocalisé avec le commandement de Barkhane et également avec le QG du G5 Sahel selon la décision prise au sommet de Pau par les Européens et Africains, dans l’enceinte du camp historique français de l’ex opération Epervier (camp Kassei).

Entre l’été et la fin d’année

La task-force devrait commencer à être mise en place cet été, avec la capacité opérationnelle initiale (IOC). Mais la pleine capacité opérationnelle (FOC) ne devrait pas être atteinte avant l’automne, ou plutôt la fin de l’année (1). Le temps pour les pays concernés de compléter leurs formalités internes. Les effectifs promis sont encore inférieurs aux projections : environ 300 hommes, dont à peine deux tiers de forces spéciales. Ce qui ne sera pas suffisant pour accomplir les objectifs fixés (environ 600 hommes, un petit bataillon).

Un effort français supplémentaire nécessaire

Outre le soutien logistique, les Français devront ainsi fournir un effort important en termes de forces spéciales. Une contribution supplémentaire à celle déjà annoncée lors du sommet de Pau par le président français Emmanuel Macron, le déploiement de 220 hommes supplémentaires (2). Ces effectifs seront, en bonne partie, issus du commandement des opérations spéciales (COS), selon les propos du général Lecointre. Le profil et la composition exacte de cet effectif devrait être présenté par le chef d’état-major des armées au président de la République dans les jours qui viennent, comprenant à la fois des éléments pour l’opération Barkhane et pour l’embryon de la future task-force Takuba.

Quatre pays : deux confirmés, deux en attente

Quatre pays européens pourraient rejoindre la task force Takuba. Deux sont confirmés ou presque (Estonie et Tchèquie) et pourraient arriver assez rapidement — entre l’été et l’automne. Deux autres ont répondu positivement sur le principe (Norvège, Suède), mais il reste à avoir une confirmation politico-parlementaire et aussi à assurer de manière pratique l’accueil des militaires (la construction des camps notamment). (…)

 

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