(Source: Assemblée nationale) – Lors d’une audition en visio-conférence avec la Commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale, le mercredi 6 mai 2020, le général d’armée aérienne Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), a notamment “rappelé que l’armée de l’air continuait à assurer la pérennité de ses postures permanentes et de ses engagements en opérations extérieures. Au Levant comme au Sahel et en Europe, les missions aériennes sont toujours nombreuses et intenses : depuis la base aérienne projetée H5 en Jordanie, les chasseurs Rafale déployés poursuivent le combat contre Daesh ; au Sahel, l’armement du Reaper a apporté une capacité complémentaire des Mirage 2000 déployés à Niamey. Depuis le 1er mai 2020, l’armée de l’air assure également la police du ciel dans l’espace aérien balte, dans le cadre des mesures de réassurance mises en oeuvre par l’OTAN. En parallèle, l’armée de l’air réalise ses missions permanentes sur le territoire national : la composante nucléaire aéroportée poursuit ses missions d’entrainement, tandis que la police du ciel est plus que jamais mobilisée, malgré la réduction du trafic aérien civil. Les décollages sur alerte des avions de chasse ont en effet augmenté par rapport à l’an dernier.
Enfin, le général Lavigne a évoqué les perspectives d’avenir de l’armée de l’air et l’exigence de poursuivre les efforts en faveur de sa remontée en puissance. Il a mis l’accent sur deux points de vigilance particuliers :
• l’impact de la crise épidémique sur le maintien en condition opérationnelle : le ralentissement du niveau global d’activité engendre un retard de régénération capacitaire. Il est donc plus que jamais nécessaire de remonter progressivement en puissance, le retour à la situation normale n’étant pas attendu avant fin 2020.
• la relance économique qui devra accorder une place importante à l’industrie aéronautique au sens large, fortement fragilisée par la crise. Selon le CEMAA, « il en va de la survie de notre base industrielle et technologique de défense et de la capacité de l’armée de l’air à pouvoir mener ses missions dans la durée ». Dans ce cadre et dans celui des travaux sur l’actualisation de la LPM, l’armée de l’air accorde une attention particulière à la confirmation de la remontée en puissance de l’aviation de transport (avec en particulier l’acquisition des trois derniers MRTT prévus par la LPM), à la poursuite de la modernisation de la composante hélicoptère (remplacement des PUMA) et à une modernisation accélérée de l’aviation de combat (livraison RAFALE et ses équipements, dont radars, capteurs, lot technique de déploiement) et au maintien des efforts en faveur du système de combat aérien du futur (SCAF).”
Source: Communiqué de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées