(Opinion) – Par Murielle Delaporte – Ce matin nombre de médias titrent sur le « revirement »- voire le « mensonge » – de la Ministre des forces armées à propos du test Covid des militaires de l’escadron de transport (ET) 3/60 Estérel ayant encadré le 31 janvier dernier le rapatriement des Français séjournant à Wuhan, et ce, suite à sa récente audition devant la commission d’enquête du Sénat sur le Covid-19 (voir l’extrait vidéo ci-dessous1).

Si la plupart des gouvernements ont commis nombre d’erreurs dans la gestion de cette crise inédite, et surtout quant à son anticipation, si on peut s’étonner du fait que les autorités françaises aient préféré mobiliser les forces armées en premier – non en dernier – recours, alors que nombreux étaient les praticiens et installations médicales privées qui ne demandaient qu’à soulager le secteur public, il est semble-t-il malvenu d’accabler le MinArm avec de si lourdes accusations.

Au lieu de trouver salutaire et rassurant le fait qu’un ministre préfère tenir un langage de vérité et non de dissimulation, reconnaisse d’éventuelles erreurs en faisant preuve d’humilité au lieu de s’estimer comme ce fut le cas par d’autres dans le passé « responsable, mais pas coupable », certains commentateurs ne semblent retenir que la reconnaissance d’un soit-disant mensonge. Dire la vérité n’est décidément plus en phase avec les lois de nos démocraties modernes…

Et quand bien même y aurait-il eu erreur, on se souvient tous qu’en janvier, rares étaient ceux qui se souciaient de Wuhan et du coronavirus, tandis que la majorité des Français ignorait l’existence d’un quelconque « patient zéro» à Creil ou ailleurs. Les forces armées – dont on connaît les conditions de fonctionnement par nature en promiscuité – ont au contraire été plutôt rapides et réactives pour intégrer les nouvelles conditions de fonctionnement imposées par la crise sanitaire, comme, d’ailleurs, le reste de la société française dont il faut saluer la discipline.

Il est facile de juger a posteriori sur une échelle d’exploitation de l’information proche du zapping…

Source vidéo et photo : www.publicsenat.fr