A400M © Enéa Fracassi, 2021

Par Daphné Desrosiers –  Un meeting de haut vol placé sous la thématique de la Guerre du Pacifique1

Entretien avec Wisky, pilote d’A400M 

La structure de Melun-Villaroche permet d’assister à toutes les scénographies, de la mise en route à l’atterrissage des aéronefs sans compter l’arrivée et les préparatifs des équipages. Mais il faut être rapide, car il est parfois difficile d’être partout à la fois pour profiter de chaque seconde et écouter les mises en route pétaradantes ou sifflantes, respirer les claquements d’échappements d’où jaillissent parfois des flammes impressionnantes ou admirer le déploiement des ailes des Corsair lors de leur roulage vers la piste d’envol.

Seul l’A400M Tactical Display arrivera en vol en compagnie de son tout aussi gracieux ancêtre, le Douglas DC-3 Dakota. Un symbole fort qui unit en un seul coup d’œil l’évolution fantastique des avions de transport du bimoteur au quadri ou l’histoire d’une aérodynamique de pointe. Whiky, pilote d’A400M relate la démonstration :

En patrouille avec le DC-3…
« C’était une expérience unique, pour ne pas dire mythique de voler en patrouille avec le DC-3. Les équipages des deux avions étions ravis, car ce sont des images inoubliables.
Si le Dakota était quasiment à vitesse max et nous à vitesse mini, j’avais sorti tous les volets. Au niveau pilotage j’avais déconnecté l’auto manette et grâce à la grande souplesse des commandes de vol électriques, j’avais ainsi la capacité de manœuvrer derrière lui avec aisance.

L’A400m dispose d’une voilure spécifique permettant de voler à moins de 100 kts en approche et à mach 0.72 en croisière, ce qui offre un spectre infini en variation de vitesse.
L’équipage du DC-3 sont des pilotes reconnus et le contact a été excellent dès le début. Ce qui d’ailleurs nous a permis d’avoir la chance de visiter cet avion à l’issue de la démonstration. »

DC3 © Daphné Desrosiers, 2021

En solo …
« La démonstration, depuis ses débuts, n’a subi que des évolutions mineures. Le facteur de charge est moindre, mais la différence de rendu visuel est minime vue du sol. En revanche nous mettons plus en avant le taux de roulis de l’avion grâce au battement d’ailes haute vitesse et au virage à 120 degrés d’inclinaison. L’approche grande pente montre une approche à 20 degrés de pente contre 3 degrés pour une approche standard comme celle des avions de ligne par exemple.

Il est très important que l’avion plaise au public, car cela permet également, outre de démontrer les incroyables performances de l’avion et de mettre en avant le métier de pilote de transport militaire. Les avions de transport modernes disposent de capacités similaires aux avions de chasse tout en opérant des missions différentes comme l’aérolargage ou le poser d’assaut. »

A400M © Daphné Desrosiers, 2021

Pour conclure…
« Le meeting d’Air Legend disposait d’un plateau hors normes. Il s’agit de la deuxième présentation de l’A400m sur ce meeting, mais c’est la première fois que l’équipage était présent au car podium de l’Armée de l’Air et de l’Espace. L’avion était stationné à Villacoublay, sa masse ne permettant pas d’emprunter les taxiways du terrain de Melun.

Le passage de l’A400m a permis de compléter le plateau ainsi constitué d’avions anciens mythiques et d’avions ultra modernes comme l’A400m. Entre un Blériot exposé et un A400M, il y a un siècle de différence de technologie et environ 140 tonnes d’écart, et entre le Dakota et l’Atlas, ce sont soixante ans les séparent et quelques… 125 tonnes ! »

 

L’A400M sous toutes les coutures dans les hangars d’Airbus Defense & Space © Murielle Delaporte, Séville, 2014

1 Ce reportage, diffusé ici sous forme d’une série de huit brèves correspondant chacune à une interview spécifique, a été publié en partie dans notre numéro # 53 54 qui vient de paraître.

Photos  © Enéa Fracassi et Daphné Desrosiers, 2021

Diaporama © Murielle Delaporte, Séville, 2014