Source : CEPA – Dans cet article intitulé « Counterpunch: NATO Must Take the Offensive » et publié le 29 octobre dernier par le CEPA , Emily Otto prône une politique de contre-attaque plus affirmée de l’OTAN. Ce faisant, elle interroge sur la validité d’un concept de cyber-dissuasion, ne serait-ce qu’en raison de la difficulté d’attribution de l’attaque. « La dissuasion n’est pas une stratégie qui marche vraiment dans le domaine cyber : les attaques se situent en deçà du seuil de la guerre, leur attribution est floue et elles ont rarement des conséquences. Lorsque les alliés se limitent à une défense passive et à la résilience, cela constitue en soi le signal d’une volonté politique défaillante », écrit-elle ainsi (la citation exacte est la suivante : « Deterrence isn’t a strategy that actually works in the cyber domain: attacks fall short of the threshold of war, attribution is murky, and consequences rarely follow. When allies are limited to passive defense and resilience, that in itself signals a lack of political will. »).

 

Lire l’article original en entier en anglais >>>  https://cepa.org/article/counterpunch-nato-must-take-the-offensive/

 

Lire le résumé en français :

Depuis 2016, l’OTAN a fortement renforcé ses capacités en cybersécurité, mais la majorité de ses membres reste centrée sur la défense et la protection des infrastructures nationales, au détriment d’actions offensives. Seule une poignée d’États – principalement les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada – conduit de véritables opérations offensives dans le cyberespace. Résultat : l’alliance présente une posture déséquilibrée où beaucoup se défendent, mais très peu « combattent » réellement.

Selon l’article, cette situation est dangereuse. Le cyberespace est un domaine de confrontation permanente : rester passif, c’est laisser l’initiative à l’adversaire. Les attaques soutenues menées par des acteurs étatiques ou soutenus par des États, notamment la Russie, montrent que l’OTAN est déjà engagée dans un conflit cyber sans le reconnaître pleinement.

Les réticences ne sont pas techniques mais politiques et juridiques : certains alliés considèrent l’action offensive comme illégitime ou risquée. L’OTAN encourage mais n’impose pas ces missions, tandis que même les petits États pourraient contribuer efficacement dans ce domaine.

Emily Otto estime que la stratégie actuelle – essentiellement défensive – crée une illusion de sécurité, alors qu’elle permet aux adversaires d’affaiblir progressivement la puissance stratégique des membres. Elle appelle donc à réformer doctrines, cadres juridiques et ressources pour permettre à l’ensemble des alliés de mener, de manière coordonnée, des opérations offensives à échelle, condition essentielle pour renforcer la résilience collective et reprendre l’initiative dans le cyberespace.

 

Lire sa traduction en français en version PDF : Emily OTTO Countre attaque Cyber

 

Photo : Exercice Cyber Coalition 2024 © OTAN, Tallin, Estonie,  2024 (https://www.act.nato.int/article/cyber-coalition-2024/)