Crédits photos © Ukrainian Air Force
La Russie a avancé curieusement aujourd’hui un argument quelque peu fallacieux pour expliquer le crash du MH 17 la semaine dernière en Ukraine. Le général Andreï Kartapolov de l’Etat-major des forces russes a ainsi déclaré que les radars russes avaient observé la présence d’un avion de chasse ukrainien Su-25 à proximié de l’appareil peu avant le crash du Boeing 777, sous-entendu la piste d’un tir de missile air-air pourrait être toujours maintenue.
« On a observé la montée d’un avion ukrainien SU-25 en direction du Boeing malaisien qui se trouvait alors à une distance de 3 à 5 km. Le Su-25 peut atteindre une altitude de 10.000 mètres. Il dispose de missiles air-air qui peuvent tirer jusqu’à 12 km et garantissent la destruction d’un objectif jusqu’à 5 km », a-t-il souligné. A supposer qu’un avion de combat ukrainien serait à l’origine du tir ayant provoqué le crash de l’appareil après avoir réalisé des manoeuvres d’identification et qu’un ordre de tir lui ait été transmis par radio, il est impossible que ce soit un Su-25 qui en soit à l’origine. Et pour quelle raison abattre un Boeing 777 ne représentant aucune menace pour l’espace aérien ukrainien ?
Le Su-25 peut effectivement évoluer à une altitude maximum de 22 000 pieds, soit environ 7 000 mètres d’altitude. Or, le MH17 se trouvait à 10 000 mètres, son altitude de croisière, au moment du crash. C’est dire à quel point les autorités russes sont à court d’argument. Une telle déclaration permet tout de même à Moscou d’entretenir volontairement le flou autour de l’explication de ce crash, alors que les experts internationaux ont toujours le plus grand mal à accéder aux débris de l’appareil et qu’aucune information ne permette encore de confirmer que les boîtes noires sont entre de bonnes mains pour être analysées.
Selon les Etats-Unis qui ont analysé leurs données recueillies par satellite, le tir a bien été effectué par un missile sol-air type Buk (voir notre post). Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est même allé plus loin hier soutenant qu’ils avaient maintenant la certitude qu’un missile sol-air était en possession des séparatistes à ce moment précis. La question est pourtant toujours la même : Qui a appuyé sur la gâchette ? Russes ou pro-russes ?