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Un livre paru aux éditions Lavauzelle.
Associer les termes Renseignement et Ethique au sein d’un même propos semble être un oxymore tant le renseignement a une réputation sulfureuse. Pourtant, et il faut le marteler avec insistance : dans un Etat démocratique les services de renseignements, parce qu’ils tiennent la ligne de front face à des menaces invisibles mais bien réelles, sont au service de l’Etat de droit, des citoyens et de la démocratie.
Toutefois, par delà l’encadrement juridique auquel il est soumis, et à l’instar de la plupart des activités humaines, force est de constater que le renseignement ne manque pas d’interpeller par les dilemmes éthiques qu’il soulève. Le Groupe Européen de Recherches en Ethique et Renseignement (GERER) constitué des praticiens du renseignement et d’universitaires francophones ne cherche pas pour autant à surfer sur le regain d’intérêt pour l’espionnage suscité récemment par l’affaire Snowden, mais s’attache plutôt à combler le retard pris par les pays de culture francophone dans un domaine dont les contours commencent à se figer sur la base d’approches intellectuelles et opérationnelles purement anglo-saxonnes.
Soucieux de développer une réflexion de fond autour d’un problème crucial pour l’avenir de la démocratie, le présent ouvrage, parce qu’il met en perspective des sujets trop souvent déformés par un traitement médiatique accrocheur, s’adresse tant aux professionnels du renseignement qu’à un public plus large. Au travers d’études de cas, il permet de s’initier aux dilemmes éthiques qui se posent à ces agents de l’Etat qui exercent un métier hors du commun.
Extraits :
« La communauté du renseignement fascine au moins autant qu’elle suscite méfiance et soupçon. Dès le premier chapitre de son ouvrage « Espion », Alain Dewerpe s’applique à recenser dans la littérature francophone, la défiance qu’inspire ce qu’il nomme « Le mal nécessaire ». Force est de reconnaître que les médias apportent un flux régulier de révélations sur les activités des services de renseignement, notamment étatsuniens (Affaire Manning, Affaire Snowden, Affaire des écoutes de la NSA). Ces alertes sont à elles seules de nature à justifier un questionnement éthique des activités des services de renseignement, dont les agissements menacent parfois l’exercice de libertés publiques élémentaires telles que le respect de la vie privée. D’autant plus que nombre d’États occidentaux répondent aux défis du monde post 11 septembre, restrictions budgétaires obligent, par la montée en puissance des prérogatives et des moyens mis à disposition des services de renseignement, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ».
Biographie de l’auteur