Par Amélie Spire
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Traffic Internet (IP) au départ de New York (Crédit photo: http://vector1media.com)

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Mondialisation: l’anglais, atout indispensable, mais plus suffisant

De nos jours, la pratique de plusieurs langues étrangères est indispensable à l’ingénieur aéronautique et spatial. Avec la densification du réseau international, les entreprises demandent avec raison un niveau de langue soutenu devant permettre à leurs ingénieurs de participer au vaste système d’échanges qui se tisse mondialement.

C’est ainsi que l’anglais se place naturellement en première ligne quand les étudiants en viennent à choisir leur cursus linguistique. Comme la première puissance mondiale est anglophone, un ingénieur ne maîtrisant pas l’anglais se fermerait irrémédiablement des portes. C’est pour cela que la majorité des établissements de formation aéronautique et spatiale ont instauré l’anglais comme langue vivante obligatoire, et insistent sur une maîtrise parfaite et pointue du vocabulaire de l’aéronautique au terme de la formation. Cela se matérialise concrètement par l’obtention de diplômes pour les étudiants (TOEFL, TOEIC, Cambridge, etc), la validation d’une période de stage dans un pays anglophone, des modules de cours scientifiques en anglais exclusivement, des conférences en langues étrangères, voire des échanges avec des universités étrangères.

Parler une seule langue n’est cependant aujourd’hui plus suffisant pour convoiter le métier d’ingénieur. En effet, le poids économique de la Chine, l’héritage aéronautique de la Russie ou encore l’émergence des pays arabes n’ont pas échappé aux étudiants, lesquels profitent des propositions de leurs établissements de formation pour débuter de nouvelles langues réputées difficiles susceptibles de leur assurer un avantage sûr au moment de l’embauche.

drapeau allemandTradition Germanophone, plans de carrière et choix de proximité géographique

Les motivations des étudiants sont-elles purement stratégiques ?
Pour une part oui.

  • Etant donné le poids de la Russie dans l’histoire aéronautique mondiale, et même si la suprématie russe n’est aujourd’hui plus d’actualité, les étudiants continuent d’opter pour cette langue de manière non négligeable.
  • En ce qui concerne le chinois, les motivations des étudiants sont plus variées : certes, le facteur de puissance économique est un argument de poids, mais on observe surtout un phénomène de mode depuis quelques années.
  • C’est également le cas pour le japonais, qui séduit les étudiants pour son exotisme et le dynamisme de sa population. De plus, maîtriser ces langues réputées difficiles représente un avantage certain sur un CV !
  • Concernant l’allemand, nombreux sont les étudiants qui choisissent de l’approfondir pendant leur formation. S’agit-il d’entretenir les notions vues au lycée ? Le grand nombre d’étudiants dans ces classes vient-il du fait que l’allemand était connu pour rassembler les meilleurs élèves et donc les ingénieurs du futur ? Ou cet engouement s’explique-t-il par la construction européenne et les multiples partenariats avec l’Allemagne ? Il semble que les motivations divergent. Il est en tout cas certain que la France ne manquera pas d’ingénieurs germanophones !
  • Pour certaines autres langues en revanche, le choix s’avère purement personnel : sans arrière-pensée de carrière, par goût et curiosité. C’est notamment le cas pour l’espagnol, l’italien ou le portugais. Les pays rattachés à ces langues disposent d’une industrie aéronautique plus modeste, mais il s’agit souvent pour les étudiants d’enrichir leur culture générale ou de renouer avec des racines familiales.

A l’inverse, on notera également que les étudiants étrangers amenés à étudier en France sont fortement incités à approfondir leur connaissance du français en prenant des cours au sein de leur formation.

Les méthodes utilisées par les établissements de formation aéronautiques sont diverses, mais toutes présentent l’intérêt d’offrir aux étudiants une ouverture sur la culture étrangère de leur choix : conférence sur des sujets d’actualité, modules professionnels ou culturels, diffusions de films en version originale, partenariats avec des écoles étrangères… Les étudiants bénéficient d’une large pallette de modules linguistiques. Souvent, ils sont répartis en groupes de niveaux dans le but de travailler leurs points faibles communs et d’avancer à leur rythme.

En conclusion, l’aéronautique et le spatial sont des domaines dans lesquels la pratique de plusieurs langues est primordiale. Si l’on en juge par leur engouement, les étudiants semblent l’avoir bien compris – qu’ils soient soucieux de leur bagage intellectuel ou simplement curieux -. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’un ingénieur aéronautique récemment diplômé connaisse une troisième langue étrangère, voire plus pour certains.

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***Posté le 7 avril 2010