Crédits photos © EMA / ECPAD
Du nom d’un vent du nord-ouest irakien, l’opération Chammal marque l’entrée en guerre de la France en Irak, deuxième pays à bombarder les positions djihadistes après les Etats-Unis.
L’état-major des armées a publié aujourd’hui sur les réseaux sociaux cette vidéo qui montre le déploiement des moyens militaires français basés sur la BA 104 aux Emirats Arabes Unis. Chaque Rafale a tiré deux GBU-12 revenant chacun avec autant de bombes sous ses ailes. Ce type d’opération ciblée doit se reproduire dans les heures ou les jours à venir.
Dans les rangs de la Défense, deux questions reviennent de manière récurrente. Une porte sur l’utilité réelle de ces frappes. Ces bombardements vont-ils réellement inverser le cours de la guerre ? On note que les djihadistes ont conquis plusieurs localités dans le nord de l’Irak au cours de ces derniers jours. Les Peshmergas disposent de plus en plus d’armement sophistiqués (mitrailleuse lourde, mortiers, jumelles de vision nocturne) mais l’armée irakienne manque cruellement à l’appel tant par son manque d’hommes, de moyen et de combativité dans ses rangs.
L’autre question qui se pose est propre à la France. Déjà mobilisée au Sahel et en Centrafrique, l’armée française a-t-elle les moyens de faire plus ? Alors que les crédits dédiés aux OPEX pour cette année vont exploser – 450 millions d’euros en dotation et plus d’un milliard d’euros de dépenses prévues en 2014, il apparaît compliqué pour les armées (armée de l’air et marine nationale) d’engager davantage d’aéronefs. Pourtant, les besoins risquent d’être colossaux dans le temps face à des djihadistes qui se replient en Syrie et qui ne manquent pas de combattants pour mener des contre-offensives en territoire irakien.