Crédits photos © Julien Canin

Pionnier dès la fin des années 60, avec notamment le PAP (poisson autopropulsé), le groupe français ECA dispose d’une expertise mondiale dans le domaine de la guerre des mines.

Mais alors que les ROV (Remotely Operated Vehicle) sont largement répandus, les AUV (Autonomous Underwater Vehicle) percent avec bien plus de difficultés que leurs cousins UAV (Unmanned Aerial Vehicle). En effet, comme expliqué sur le stand ECA à Euronaval, ce retard est à imputer au milieu marin en lui-même, qui bloque la propagation des ondes hertziennes, empêchant ainsi la localisation par GPS, la communication et tout guidage par radio fréquence.

Cette spécificité du milieu maritime a par conséquent donné lieu aux drones auto-décisionnels, sans homme dans la boucle, la question de la localisation ayant été résolue par la miniaturisation des centrales inertielles et capteurs (sonar).

Permettant d’éviter l’implication d’hommes dans des zones dangereuses, les appareils s’emploient de manière combinée, les AUV cartographiant systématiquement la zone, les ROV, sous la conduite directe de l’homme,  confirmant le classement d’un objet et, si nécessaire, procédant à sa destruction. Le tout sans aucune intervention directe de plongeurs-démineurs.

Au-delà de la protection du personnel, le drone permet d’accéder au plus près de l’objet, accroissant la résolution de l’image dans le cadre de la détection et limitant la marge d’erreur due aux couches de salinité et à la température de l’eau, par la proximité de de l’AUV/ROV et de l’objet suspect

Au-delà de la guerre des mines, de la surveillante permanente de sites (ports, installations offshore) ou du récent développement de la lutte anti-sous-marine (pose de capteurs), ECA ambitionne d’étendre l’utilisation des drones sous-marins au monde civil. En effet, leur charge utile peut être mobilisée dans le domaine de l’hydrographie, de l’océanographie ou encore du contrôle d’installations sous-marines, principalement pour l’industrie pétrolières.

Aujourd’hui l’entreprise a une capacité industrielle forte (plus de 200 personnes spécialisées sur les systèmes de drone) ainsi qu’un réseau commercial largement développé lui permettant d’envisager dès aujourd’hui de partir à l’assaut des marchés asiatiques, moyen-orientaux, voir africains.

L’une des dernières nouveautés d’ECA est le SWUV (Special Warfare Underwater Vehicle) un SDV (swimmer delivery vehicle), sous-marin de poche destiné aux forces spéciales. Version export du SDV, cet engin militaire est le vecteur tout désigné des futures opérations spéciales. Permettant de délivrer nageurs de combat équipés comme matériel, il joue de sa discrétion et de sa submersion pour pénétrer la zone de mission, laissant le bâtiment-mère à distance des eaux territoriales ennemies.

Mesurant 8,50m pour un poids compris entre 4 et 6 tonnes, il pourra être utilisé pour le transport et l’insertion de personnels en provenance de la mer, ainsi que des opérations de surveillance au plus près des côtes. Piloté manuellement, il emporte une charge utile électro-optique et de combat (nageurs et matériels).