Crédits photos © Julien Canin
Au-delà de la multiplication des lignes maritimes et de l’accroissement induit des risques d’accidents, la mer présente différentes questions en pleine évolution : Search and Rescue, pollution, anti-piraterie, lutte contre les trafics, immigration irrégulière, protection des pêches.
A ces risques pesant sur la souveraineté et sur les richesses halieutiques et minérales des pays s’ajoute une contrainte économique quasi généralisée à travers le monde. Le problème des coûts de possession de grands navires empêchent les nations maritimes modestes de les acquérir et contraint les grandes nations à en favoriser l’utilisation en haute mer et dans le spectre supérieur des opérations maritimes.
Le compromis pourrait bien se trouver dans les solutions OPV (Offshore Patrol Vessel) proposées par la société Kership. Société fondée conjointement par Piriou et DCNS, Kership conçoit des navires de 58 à 90 mètres alliant l’endurance et la puissance de feu qui font défauts aux patrouilleurs côtiers, à un faible coût de possession et d’entretien du navire tout au long de sa vie opérationnelle, à l’opposé des grandes unités (frégates, destroyers).
L’OPV est ainsi polyvalent puisqu’équipé en fonction de la mission à remplir, tout en demeurant facilement opérable et maintenable du fait de sa petite taille.
Utilisant des systèmes aux standards européens éprouvés, ces navires bénéficient de l’expertise acquise par les chantiers Piriou dans la construction de navires civils, minimisant ainsi tous risques de défauts et/ou retards. Kership conçoit ses navires en prenant en ligne de compte les impératifs de la maintenance tout en recourant à une forte automatisation afin de diminuer le nombre de membres d’équipages.
Les OPV sont de plus endurant, l’OPV 90 ayant une autonomie de 8 000 miles nautiques, et dotés de moyens de détections performants, doublés par l’adjonction d’un drone à voilure tournante. Ainsi, concernant par exemple la lutte anti-drogue ou contre l’immigration illégale, un OPV est capable de couvrir 533 km en 24h à 12 nœuds, tout en disposant d’une zone de détection de 20 miles nautiques, soit l’entièreté de la Méditerranée ouest.
Ces OPV disposent par ailleurs d’un mât intégré, innovation développée par DCNS et que l’on pouvait apercevoir sur l’Adroit, ainsi que de la possibilité de mettre un ou plusieurs RHIB (Rigid-Hulled Inflatable Boat) à l’eau.
L’interopérabilité n’est pas en reste, les navires étant en mesure de se connecter sur un même réseau, contribuant ainsi à partager une même image de la situation tactique. Cette évolution est permise par l’intégration sur tous les OPV de la gamme (50, 75 et 90) du système de combat POLARIS de DCNS qui couvre la totalité des opérations de surveillance maritime au travers du partage de données et de la détection automatique de comportements anormaux. Il repose notamment sur le système NIDL, liaison de donnée tactique dans le cadre des opérations nationales et internationales.
Ce type de navire répond par conséquent complètement aux opérations menées dans le cadre de l’action de l’État en mer.