(Source : Mer et Marine, Extraits du reportage) – DCNS relève le défi des piles à combustible de seconde génération

« Le projet est sensible et les enjeux énormes pour le groupe car plus de la moitié des sous-marins commandés aujourd’hui sont dotés d’un AIP ». Le ton est donné sur le site DCNS d’Indret (…). Historiquement spécialisé dans la propulsion des bâtiments militaires destinés à la Marine nationale et à l’export, l’établissement nantais de DCNS travaille dans la plus grande discrétion, depuis plus d’une décennie, sur une nouvelle propulsion anaérobie (Air Independent Propulsion – AIP) pour sous-marins. Un système innovant basé sur l’emploi de piles à combustible de seconde génération.

Augmenter l’autonomie en plongée des sous-marins

Historiquement, les sous-marins à propulsion diesel-électrique sont obligés de remonter régulièrement vers la surface, au moins en immersion périscopique, pour faire tourner leurs moteurs et, ainsi, recharger les batteries qui les alimentent en plongée. Ces phases sont considérées comme des périodes de grande vulnérabilité, les bâtiments étant plus facilement détectables. C’est pourquoi cela fait plus de 20 ans que les grands constructeurs cherchent à augmenter l’autonomie en plongée des sous-marins à propulsion conventionnelle afin de limiter les indiscrétions.

Des chaufferies nucléaires au MESMA  

DCNS s’est appuyé dans un premier temps sur son expérience du nucléaire (10 SNLE réalisés et 12 SNA construits ou en train de l’être pour la Marine nationale) pour développer le MESMA, qui reprend le même principe d’utilisation des chaufferies à vapeur (la source d’eau chaude étant remplacée par un carburant, éthanol ou gazole). (…)

Fabriquer l’hydrogène directement à bord du bâtiment

C’est pourquoi DCNS, pour succéder au MESMA et prendre une longueur d’avance sur ses concurrents, a décidé de développer un système de piles à combustible de seconde génération (FC-2G) avec production directe de l’hydrogène à bord du sous-marin. Pour y parvenir, les ingénieurs français ont imaginé une solution visant à obtenir de l’hydrogène à partir d’un carburant classique (gazole) via un processus chimique de reformage. En parallèle, DCNS a conçu un système breveté permettant d’injecter de l’azote au niveau de l’arrivée d’oxygène, dans des proportions telles que l’on reconstitue de l’air synthétique, moins corrosif que l’oxygène pur. L’air est alors injecté dans les piles à combustible où il réagit avec l’hydrogène pour produire de l’électricité.

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Retrouvez le reportage complet >> http://www.meretmarine.com/fr/content/dcns-releve-le-defi-des-piles-combustible-de-seconde-generation

Photo : Module intégré dans une section de coque, ici un MESMA © DCNS