Par Jean-Marc Tanguy – C’est une petite première : un destroyer de l’US Navy, le DDG-71 Ross va faire partie du groupe aéronaval Arromanches, et appareillera en même temps de Toulon que le porte-avions Charles-de-Gaulle, qui achève, au large, sa préparation opérationnelle. Les premières frappes contre Daech depuis l’est de la Méditerranée sont prévues à la fin du mois.
Pour l’heure, la marine ne détaille pas le rôle qui sera confié au Ross (et à ses missiles de croisière Tomahawk, ses Harpoon antinavires et des SM-2 surface-air).
Cette intégration du Ross dans le GAN est à l’image de l’interopérabilité totale que cultivent Français et Américains depuis le 11 septembre 2001. Des Hawkeye français avait joué le rôle de C2 volant pour toute la coalition au-dessus de l’Afghanistan, dès 2002, et des navires de chaque marine sont régulièrement intégrées à des task forces de l’autre. La frégate La Fayette (F710) a été la dernière à le faire, dans le golfe persique, naviguant avec le porte-avions Dwight D. Eisenhower.
La coopération est particulièrement marquée dans le domaine des porte-avions (que Français et Américains sont les seuls à exploiter au combat en Occident). Des “cross-deck” sont réguliers entre les deux marines et la marine française envisageait même de baser des Rafale sur un porte-avions américain pendant l’indisponibilité du Charles-de-Gaulle : 18 mois, à partir de février prochain.
Une idée, mais qui sera sans doute remplacée par une autre, plus prioritaire : des Rafale Marine opèreront depuis une base terrestre, sans doute en Jordanie, dès l’an prochain.
Photo : L’USS Ross à quai, à Toulon © JM Tanguy