(Par Murielle Delaporte) – SERIE MCO AÉRONAUTIQUE : APPRENDRE À « VOLER EN ESCADRILLE » (II)

Cette seconde brève de notre série résume la présentation du premier panéliste de la Conférence inaugurale sur la transformation du MCO aéronautique1.

 

La stratégie opérationnelle de l’EMA face à la rénovation du MCO aéronautique

Le NSO, pierre angulaire du MCO aéronautique

Par le général de corps aérien Bruno PACCAGNINI, sous-chef Performance de l’Etat-major des armées

« Tout part des opérations ». S’il est un point que le général PACCAGNINI a souhaité souligner et renforcer dans le cadre de son intervention, c’est bien la nécessité de corréler la réforme MCO en cours au succès des opérations et à la sécurité des militaires, dans un contexte où le nombre d’opérations n’a cessé de croître et où l’insularité et l’immunité de la France en termes sécuritaires se sont amenuisées.

La France n’ayant pas le choix de l’ennemi doit faire face à une menace susceptible d’intervenir à tout moment et sous différentes formes. Ses forces armées – et en particulier l’armée de l’Air dont les moyens aéroportés sont indispensables aux opérations extérieures – doivent donc avoir une posture opérationnelle permanente particulièrement réactive étant donnée la « réversibilité du continuum paix/guerre ».

Pour ce faire, le général a, au nom de l’EMA, effectué en particulier deux recommandations majeures :

  1. ne pas oublier que le NSO (niveau de soutien opérationnel) est le maillon essentiel du MCO aéronautique, qui permet à un aéronef de passer de « disponible » à « opérationnel » grâce à une mise en configuration adaptée à la mission de ce dernier. Ce soutien autonome s’appuie sur des techniciens spécialisés combattants, dont les valeurs associées à leur statut de militaire ne peuvent s’externaliser ;
  2. le MCO aéronautique a un rôle pivot à jouer pour accroître la disponibilité et l’activité des forces, mais à condition que sa transformation s’effectue sur la base d’un travail d’équipe réunissant tous les acteurs avec la nouvelle DMAé créée en avril 2018 comme maître d’ouvrage. Mettant en garde contre la tentation d’utiliser l’apport financier réservé à ce secteur dans la Loi de programmation militaire (LPM) soit pour masquer les faiblesses du système, soit pour favoriser une augmentation du coût des prestations industrielles, le général PACCAGNINI a incité cette transformation à générer au contraire un accroissement de la performance et à être incubatrice d’innovations. « Les exportations suivront », a-t-il ajouté en concluant : « Nous avons tous, quels que nous soyons, à gagner de ce travail d’équipe. Nos flottes seront alors non seulement ‘combat proven’, mais aussi ‘maintenance proven’ … »

 

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1 Cette série – dont le titre fait référence à une expression utilisée par l’un des participants, Frédéric Sutter –  reprend les actes du séminaire qui s’est tenu pendant deux jours sur la BA 106 de Bordeaux-Mérignac les 26 et 27 septembre 2018.

Composition de la conférence inaugurale sur la transformation du MCO aéronautique

(Modérateur Général (2S) LAURENT)

 

Avec :

  • Général de corps aérien Bruno PACCAGNINI, sous-chef Performance de l’Etat-major des armées ;
  • Ingénieur général de l’armement hors classe Monique LEGRAND-LARROCHE, directrice de la DMAé à l’EMA ;
  • Patrick PUYHABILIER, chef du Service MCO- DGA ;
  • Ingénieur général de l’armement Jean-Marc REBERT, directeur central du SIAé ;
  • Bruno CHEVALIER, directeur général du soutien militaire chez Dassault Aviation ;
  • Jean-Noël STOCK, vice-président, soutien client et services aviation militaire chez Thales ;
  • Alain ROLLAND, directeur centre soutien militaire chez Airbus hélicoptères ;
  • Didier DESNOYER, directeur division moteurs militaires chez Safran ;
  • Philippe ROCHET, président de Sabena Technics.

 

Photo © NSO sur Rafale, armée de l’Air, telle que publiée sur notre site >>> https://operationnels.com/2014/05/11/le-csfa-combat-proven/