(Par Murielle Delaporte) –  Entretien avec Clément Champault, fondateur du Salon Survival Expo

C’est en ce moment même que devait initialement se tenir le salon “Survival Expo”, qui, actualité oblige, a dû bien-sûr être reporté à une date ultérieure. Un  salon dont la thématique résonne aujourd’hui avec une nouvelle acuité.
Nous avions interviewé son fondateur et organisateur, Clément Chapault, voici quelques temps en prévision de la tenue de ce salon. Une interview que nous diffusons en ligne aujourd’hui pour votre information.

Survival Expo devait célébrer ce mois-ci sa troisième édition et rassembler pendant trois jours une très grande diversité d’exposants, de produits et de visiteurs. Capteurs de pollution, couteaux, « insectes qui croustillent », stage de survie en Ardèche, purificateur d’eau, bunker anti-atomique … Nombreux sont les produits et savoir-faire low-tech et high-tech, qui sont traditionnellement déclinés en six thématiques caractéristiques du salon, à savoir la survie, l’outdoor, l’autonomie alimentaire, l’énergie, la gestion de l’eau, la santé et la sécurité. Des thématiques qui intéressent autant l’aventurier ou le randonneur averti que l’écologiste, le collapsologue que le militaire.
En dépit de philosophies et d’intérêts très différents, c’est ce côté hétéroclite qui, avant même l’ « électrochoc Coronavirus », a fait précisément le succès d’un salon apparu en France – mais aussi en Europe – voici seulement deux ans. « Notre démarche obéit à une double logique : la protection de l’environnement et la prévention des risques. Développer l’autonomie et l’auto-suffisance est utile en cas de problème, mais répond également aux préoccupations ‘vertes’ actuelles, en l’occurrence la prévention des catastrophes naturelles. C’est en s’efforçant de définir les bases de l’auto-suffisance, c’est-à-dire les besoins primaires de l’individu, que nous avons défini le secteur. Un secteur ciblé, mais qui en fin de compte attire de nombreuses entreprises et industries venant certes d’horizons très différents, mais intéressées par cette approche transverse », explique Clément Champault.
Avec près de dix mille visiteurs l’an dernier et plus d’une centaine d’exposants, le salon a réussi à s’imposer en France, mais aussi en Europe – en attirant nombre d’exposants étrangers issus notamment de la Suisse, Suède, Finlande, Canada ou encore des Etats-Unis -, et ce, bien au-delà du noyau dur survivaliste et en dépit de la connotation négative du terme « survivalisme » souvent assimilé aux identitaires religieux armés que l’on rencontre parfois dans les salons « Prepper » aux Etats-Unis. « Notre première action a consisté à dédiaboliser le survivalisme en France en raison d’une image négative et romancée issue de certains films américains. Notre espoir est que se développe un néo-survivalisme français ».

Ce pari de Clément Champault semble déjà une réalité si l’on en juge par une fréquentation croissante et la représentation globale des secteurs, avec approximativement 30 à 40 % de survie/outdoor, 20 % d’autosuffisance (eau, énergie, etc), 20 % tactique. Point intéressant à souligner à propos du tactique, « l’armée de Terre fut en 2018 le tout premier exposant inscrit au salon, avec notamment la présence du 28e Bataillon des chasseurs alpins (BCA) pour lequel l’autonomie en milieu montagne est une question de survie. En mars 2020, les forces armées devaient etre présentes également avec la participation du Centre interarmées du soutien ‘Equipements Commissariat‘ (CIEC, successeur du CESCOF). Le grand public est de fait très intéressé par les produits fabriqués pour les Armées, qui s’avèrent de grande qualité, tels que par exemple la nourriture lyophilisée que consomme le militaire en opération, mais aussi le navigateur en solitaire de la Route du Rhum. »

Survival Expo repose sur un concept de village d’animations et de formation (aux premiers secours, à la mécanisation des déchets, au bushcraft, etc.), qui rencontre un grand succès auprès des visiteurs avides de se former aux savoir-faire anciens et nouveaux (exemple : nouvelles technologies GPS vs apprentissage de la « navigation naturelle » et « initiation au travail de la carte »), tandis que les conférenciers et les experts sont toujours plus nombreux à venir exposer leurs connaissances en étant eux aussi issus de mondes aussi différents que la Société des explorateurs français, la Légion étrangère ou encore l’agriculture bio…

 

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