(Histoire militaire / Brève) – Sous la dynastie carolingienne et plus spécifiquement entre les règnes de Charles le Chauve et Charles le Gros, Paris eut à subir plusieurs sièges des peuples Normands venus du Danemark et de Norvège que l’on appelait autrefois les Vikings.

Nous sommes en 885. Charles le Gros règne sur un pays confronté à des ennemis de plus en plus nombreux. Un matin de novembre, alors que Paris tient presque toute entière dans l’île de la Cité, ses habitants voient jaillir des brumes de la Seine une flotte composée de 700 Drakkars transportant pas moins de 30 000 Normands. L’impression est forte et rappelle de forts mauvais souvenirs aux Parisiens qui ont déjà subi les foudres scandinaves notamment en 845 et en 857.

Les Vikings demandent seulement à traverser la ville pour remonter la Seine, ce à quoi s’opposent le Comte Eudes et son frère Robert Gozelin, évêque de Paris, tous deux descendant de Robert le Fort qui avait déjà vaillamment lutté lors d’un précédent siège de la ville. Le passage ayant été refusé, les Vikings assiègent Paris et s’emparent de l’une de ses deux tours de garde (la tour du Nord). Emmené par Eudes, les Parisiens défendent ardemment leur ville jusqu’à ce qu’ils réussissent à repousser l’armada Vikings. Ne parvenant pas à prendre la place, les Normands décident de lever le siège et vont se replier dans les environs de Paris qu’ils vont ravager et piller durant plusieurs mois.

Devant cette menace persistante, Charles le Gros décide de venir en aide à Eudes et lève une armée imposante. Mais finalement, devant la menace normande, Charles le Gros décide de ne pas engager le combat et achète une paix honteuse au prix de 700 livres d’argent, une fortune pour l’époque. Les Normands parviennent finalement à traverser Paris et finiront par ravager et piller une partie de la Bourgogne…

Devant ce comportement lâche et peu conforme à l’éthique chevaleresque, des réactions indignées s’élèvent contre le règne de Charles. Le monarque est alors complétement méprisé par ses barons et la Diète de Tribur finit par le juger incompétent et par le déposer en 887 au profit d’Eudes, le premier Robertien qui monte sur le trône en 888. A la fois Comte de Paris et de Troyes, Eudes devra son élection grâce à son courage lors du siège de Paris de 886, courage qui l’aidera à être considéré –  à juste titre puisqu’il poursuivra la lutte contre les Scandinaves – comme le meilleur rempart face aux ambitions des Vikings, lequels finiront, sous la conduite de Rollon, par créer en 898 le Duché de Normandie…

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