© Frédéric Debruyne
Par Daphné Desrosiers – Un meeting de haut vol placé sous la thématique de la Guerre du Pacifique1
Hommage à Saint Ex : la patrouille Carnet de vol leadée par le P38
Si les quelques heures de présentation féeriques semblent n’avoir aucune prise sur le temps, le soleil décline et un hommage particulièrement émouvant se prépare pour un écrivain-pilote de grande renommée, disparu bien trop tôt, mais qui a gravé les esprits par ses œuvres mondialement connues : Antoine de Saint-Exupéry. Un Lockeed P-38 Lightning s’annonce en formation avec la Patrouille de France, délivrant avec panache le drapeau tricolore.
Bernard Chabbert, co-auteur avec Romain Hugault de l’ouvrage St Ex exprime toute ses émotions lors de ces évolutions :
« St Ex : En réalité, ce fût le grand moment d’Air Legend 2021 : le passage d’ouverture de la Patrouille de France leadée par le P 38 de Red Bull avec Raimund Riedmann dans le cockpit, accompagné de la bande son concoctée par Gilbert Courtois. Ainsi fût rendu hommage au Petit Prince, pour commémorer les soixante-quinze ans de la publication de ce livre des livres en langue française. Publié à New York, en français et anglais, en 1943 chez Raynal et Hitchcock, il faudra attendre l’immédiat après-guerre pour que la version française éditée par Gaston Gallimard ne sorte et que démarre l’époustouflante carrière de ce petit ouvrage, qui a passé la marque des deux cents millions d’exemplaires vendus, publié en plus de quatre cent cinquante langues et dialectes, et qui est simplement l’ouvrage le plus lu de l’histoire terrienne depuis que Gutenberg a inventé l’imprimerie…
Mais Saint Ex était un aviateur, et ce fût un moment de grâce inoubliable lorsque le P 38 argenté enfila une vaste courbe, filant à 400 à l’heure, poursuivi par les Alphajet en grande flèche aux dérives frappées de dessins tirés du livre, avec le portrait de Saint Ex l’Ancien sur le blanc de la décoration tricolore des avions… »
La patrouille Carnet de Vol signent le clap de fin par un « pyro-show » totalement inédit et plein de magie. Entre coucher de Soleil et lever de Lune, un Pitts S2B accompagné d’un Cap 222, pilotés respectivement par Bertrand Boillot et Éric Vazeille, dansent harmonieusement dans le ciel tout en dispersant le long de leurs trajectoires un feu d’artifice multicolore. Le bouquet final fait vibrer le ciel tout comme nos cœurs, qui déjà attendent avec impatience l’édition 2022.
© Frédéric Debruyne et Enéa Fracassi
La conclusion de notre série revient à Bernard Chabbert, cette fois en tant que commentateur d’un meeting haut en couleurs : « Le public était là car les avions étaient là, et avec les avions, le savoir-faire d’une petite équipe dotée d’une sérieuse expérience du spectacle aéronautique…. Le plus fascinant était de regarder les vagues de spectateurs arriver avec le sourire. Pour beaucoup, le vrai plaisir était d’être là, de revivre en fait : le nez levé, les sons des moteurs dans les oreilles, les retours aux rêves – ces rêves qui font qu’on va au cinéma, qu’on lit, qu’on achète des ouvrages qui parlent d’aventure -, en s’approchant de ces machines volantes dans lesquelles il faut impérativement un pilote pour qu’elles appartiennent à la vie, la vraie, et non une expérience virtuelle.
J’ai rarement constaté à quel point la jubilation tranquille, qui ressemble au bonheur simple mais véritable, était palpable et audible. On a eu, l’espace de deux journées, des dizaines de milliers de gens simplement heureux. Mal aux pieds le soir, mais la tête pleine de souvenirs et d’images chargées d’aventure et de rêves. C’était juste génial… ».
© Daphné Desrosiers
1 Ce reportage, diffusé ici sous forme d’une série de huit brèves correspondant chacune à une interview spécifique, a été publié en partie dans notre numéro # 53 54 paru en octobre.