Par le lieutenant-colonel (R) Michel Klen – Le 21 avril dernier, Valérie André a fêté son centième anniversaire. La carrière extraordinaire de cette figure d’exception, la première femme de l’armée française nommée au grade de général (1976), force le respect. Après de brillantes études de médecine, cette native de Strasbourg s’engage dans le service de Santé des armées en 1949. La jeune Alsacienne part aussitôt en Indochine pour répondre à un appel lancé par les autorités médicales en raison d’une grave pénurie de médecins militaires sur le front d’Extrême-Orient. La médecin- capitaine Valérie André est alors affectée à l’hôpital de Mytho en Cochinchine puis au centre hospitalier de Saïgon.

Dans ces deux structures, elle exerce la fonction sensible d’assistante en neurochirurgie. Brevetée pilote à l’aéro club civil de Strasbourg avant son engagement dans l’armée, cette passionnée de la troisième dimension se porte volontaire pour piloter les premiers hélicoptères de transport de blessés qui viennent d’arriver en Indochine. Ce sont des engins à voilure tournante américains Hiller-UH 12. Revenue en France pour suivre un stage d’initiation de pilotage d’hélicoptère à Pontoise de quelques semaines, elle retourne en Indochine pour effectuer des évacuations sanitaires à haut risque en Cochinchine, au Tonkin et au Laos. Dans ses missions périlleuses, elle remplit des missions de pilote d’hélicoptère (on la surnomme « Madame Ventilo »), de médecin voire de chirurgien pour opérer le blessé qu’elle vient de transporter dans son aéronef. Au Laos, elle sera même parachutée à partir d’un Dakota pour rejoindre des antennes médicales dans des lieux difficilement accessibles. Pour ces opérations réalisées dans des contextes surréalistes, la médecin- pilote-parachutiste sera décorée par le prince laotien Savang de la médaille prestigieuse du « million d’éléphants » et du « parasol blanc. » (…)

 

Retrouvez la suite de l’histoire du général André dans le prochain numéro de notre revue à paraître dans quelques semaines pour Eurosatory 22.

Illustration tirée de la vidéo du MinArm ci-dessous >>>