Afghanistan: à quand la sortie du tunnel ?
Crédit photo : Cette photo d’un MRAP américain a été prise par le Capitaine Jim Gingras (USAF) en avril 2009 dans la Province de Parwan: ce dernier était en mission en Afghanistan à cette époque pour aider à la reconstruction des provinces de Kapisa et Parwan.
***Le Capitaine Gingras, officier de l’US Air Force, actuellement à l’Ecole de l’air à Salon-de-Provence dans le cadre d’un programme d’échanges avec l’USAF Academy basé dans le Colorado, a ramené de sa mission en Afghanistan nombre de photos particulièrement parlantes qu’il a accepté de partager avec les lecteurs de SLD: le premier d’une série de diaporamas relatant son expérience illustre cette semaine la phase de négociations avec les autorités afghanes nécessaire à la mise-sur-pied des projets d’aide et de reconstruction.
Missions de stabilisation et de reconstruction: sortie du tunnel ou enlisement?
Dans le dernier article de sa série sur la sortie de crise, le Général Gaviard souligne les risques d’enlisement inhérents aux opérations dites de stabilisation et rappellent les conditions nécessaires à la réussite d’une bonne anticipation de sortie de crises. La reconstruction et la formation au sein des théâtres d’opération en cours de stabilisation sont notamment une des clés du succѐs, mais le défi semble résider dans la capacité de mener de front et de façon simultanée opérations militaires et missions de reconstruction dans un contexte de mise-à-disposition de moyens limitée: la stratégie menée à l’heure actuelle en Afghanistan illustre là encore ce dilemme, puisque d’un côté la FIAS a identifié comme priorité la protection des populations civiles, la reconstruction et la relѐve afghane, et de l’autre elle doit poursuivre la lutte contre un ennemi avec des moyens d’autant plus restreints qu’ils doivent être polyvalents, la contraignant à libérer des avant-postes, tels actuellement celui de la Vallée de Korengal (surnommée la “Vallée de la Mort”, car les victoires de la coalition y furent durement gagnées au prix de nombreuses vies humaines). Il n’existe en effet malheureusement aucune garantie à terme que les investissements en matiѐre d’infrastructure et de formation ne soient pas réalisés en pure perte, puisque personne ne peut aujourd’hui garantir une victoire sur un terrain où toutes les puissances étrangѐres ont dû un jour ou l’autre battre en retraite. En revanche, ainsi que le souligne le Général Gaviard, il est indispensable de “gagner la guerre des cœurs” pour arriver à cette ultime victoire : dans la mesure où il existe encore actuellement une réelle volonté politique internationale, la solution réside une fois encore dans le niveau de moyens mis en œuvre et la bonne coordination de leur emploi sur le terrain, avant que cette volonté ne s’érode d’avantage – plus facile à dire qu’à faire…